L’Agence française de sécurité sanitaire des produits de santé (AFSSAPS) a publié un rapport sur la consommation d’antibiotiques au cours de la décennie 1999-2009.
Selon ses conclusions, la baisse de consommation d’antibiotiques (157 millions de boîtes vendues en France en 2009) se situe aux alentours de 16 % au cours de la période étudiée. Mais, précise l’agence, « ce mouvement de baisse, observé tant en ville qu’à l’hôpital, a surtout été sensible au cours des 5 premières années, car une légère tendance à la reprise s’est dégagée depuis 2005 ». Par ailleurs, note l’AFSSAPS, malgré une réduction des ventes d’antibiotiques la plus importante d’Europe au cours de cette décennie, « la France reste nettement au-dessus de la moyenne européenne et se classe parmi les pays présentant la plus forte consommation ».
Autre sujet d’inquiétude pour l’Agence, le nombre de substances actives antibiotiques disponibles qui « diminue régulièrement, alors que l’arrivée de nouvelles molécules est très faible ». L’AFSSAPS souligne que cette situation est « très préoccupante car elle restreint l’éventail des solutions de recours » (antibiotiques de réserve). « En pratique, note l’AFSSAPS, les médecins sont déjà confrontés à des infections susceptibles de menacer le pronostic vital des patients par manque d’antibiotiques efficaces ». L’AFSSAPS prend notamment l’exemple d’antibiotiques comme les carbapénèmes et la colistine, ou encore l’association amoxicilline + acide clavulanique, les céphalosporines de 3e génération et les quinolones. Autant d’antibiotiques dont la consommation augmente. Or, note l’Agence, « les céphalosporines de 3e génération et les quinolones sont particulièrement concernées par l’émergence de bactéries multirésistantes aux antibiotiques ».
L’AFSSAPS insiste en conséquence sur la nécessité de sensibiliser les prescripteurs à « distinguer les antibiotiques de première ligne des molécules dont l’utilisation doit impérativement être limitée ».
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