Le bévacizumab (Avastin, commercialisé par Roche) est un anticorps monoclonal indiqué dans le traitement des glioblastomes résistants au traitement de première ligne, qui consiste en une combinaison de radiothérapie et de témozolomide. Deux études parues dans le « New England Journal of Medicine » viennent de montrer que son intérêt en première ligne est mitigé, car si le bévacizumab augmente bien la durée de vie sans progression de la maladie en association avec la radiothérapie et le témozolomide, la survie des patients n’est pas significativement augmentée pour autant.
La première étude est un essai mené sur 978 patients, financé par l’institut national du cancer américain et mené par Mark Gilbert de l’université du Texas. L’utilisation en première ligne du bévacizumab n’a pas augmenté la survie médiane des patients : 15,7 mois dans le groupe traité contre 16,1 mois dans le groupe placebo. La durée de vie sans progression de la maladie était plus longue dans le groupe bévacizumab (10,7 mois contre 7,3 mois) mais cette amélioration n’atteignait pas l’objectif de 30 % fixé par les auteurs de l’étude.
Une étude de phase 3 qui ne tient pas ses promesses
Le deuxième article détaille les résultats d’une étude de phase 3 multicentrique pilotée par Olivier Chinot, chef du service de neuro-oncologie à l’hôpital la Timone (AP-HM). L’étude portait sur 458 patients randomisés entre un groupe recevant 10 mg/kg de bévacizumab en intraveineuse toutes les deux semaines, et un groupe placebo. Dans les deux groupes, les patients bénéficiaient aussi d’une radiothérapie (cinq séances par semaine) et d’une prise quotidienne de témozolomide de 75 mg par m2 de surface corporelle. Cette combinaison de traitement continuait pendant six semaines, puis les patients passaient à une alternance de combinaison de traitements et de monothérapie de bévacizumab ou de placebo, jusqu’à ce que la maladie progresse à nouveau ou que la toxicité devienne trop importante.
La durée médiane sans progression de la maladie était de 10,6 mois dans le groupe sous bévacizumab contre 6,2 mois dans le groupe contrôle. En revanche, le bévacizumab n’améliorait pas la survie des patients, le taux de survie était significativement augmenté à un an (72,4 % contre 66,3 %) mais ce n’était plus le cas au bout de deux ans (33,9 % contre 30,1 %). Les auteurs précisent que les patients sous bévacizumab conservaient une meilleure qualité de vie plus longtemps, bien que les effets secondaires de grade 3 soient plus nombreux.
Olivier L Vhinot et all, Bevacizumab plus radiotherapy-Temozolomide for Newly Diagnosed Glioblastome, New England Journal of Medicine, February 20, 2014 Vol. 370 N° 8.
Mark Gilbert et all, A randomized Trial of Bevacizumab for Newly Diagnosed Glioblastome, New England Journal of Medicine, February 20, 2014 Vol. 370 N° 8.
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