Les investigations menées depuis le rappel, en septembre 2014, de lots défectueux du vaccin Meningitec « n’ont pas mis en évidence de risque pour la santé des personnes vaccinées », a estimé l’Agence nationale de sécurité du médicament et des produits de santé (ANSM).
« La probabilité que des lots contaminés par la rouille aient été distribués en France est très faible », explique l’agence qui publie un point d’informatin sur son site. L’ANSM avait procédé au rappel de tous les lots commercialisés en France le 24 septembre 2014 après avoir été informé par le laboratoire CSP (Centre Spécialités Pharmaceutiques), installé à Cournon-d’Auvergne (Puy-de-Dôme) qui exploite en France le Meningitec produit par Nuron Biotech de la présence dans le vaccin de particules de rouille identifiées comme étant de l’oxyde de fer et de l’acier oxydé dans un nombre limité de seringues.
Pas de signal de pharmacovigilance
Les résultats des investigations « ont montré que la fréquence d’apparition du défaut était très faible (environ 0,2 %) et que tous les lots n’étaient pas concernés », indique l’ANSM. Lors d’une conférence de presse organisé hier, mercredi, au siège de l’agence, Dominique Martin, son directeur général, a précisé : « La seule seringue dans laquelle on a trouvé des éléments de rouille dans le liquide était dans un lot qui n’a pas été commercialisé. » Dans cette seule seringue la rouille était située sur une partie du bouchon en contact avec la solution vaccinale. En effet les analyses échantillons conservés pour assurer le suivi ont montré que les particules « étaient le plus souvent situées sur une partie du bouchon de la seringue qui n’était pas en contact avec la solution vaccinale ».
De plus, « l’analyse toxicologique réalisée par l’ANSM montre que les quantités de métaux retrouvés sur les bouchons ne sont pas de nature à engendrer un risque pour la santé ». Les métaux tels que le mercure, l’étain, le plomb, l’arsenic et le cadmium ne sont pas présents dans l’alliage à l’origine de la contamination, composé de fer, de chrome et de nickel.
Enfin, aucun signal de pharmacovigilance spécifique susceptible d’être lié à la présence de traces de rouille n’a été identifié. « L’analyse des remontées de pharmacovigilance montre une stabilité du nombre de notifications d’effets indésirables graves et un profil de risque inchangé, depuis 2011 et jusqu’à la date du retrait en septembre 2014 », souligne l’ANSM. « De notre point de vue, à ce jour, il n’y a pas eu de risque présenté pour la population par ce vaccin », a conclu Dominique Martin lors de son point presse.
Disponibilité du vaccin assurée
À ce jour, quelque 580 familles, originaires de toute la France, ont porté plainte contre le laboratoire CSP, à qui elles reprochent d’avoir acheminé des seringues susceptibles de contenir des résidus de métaux lourds. Nombre d’enfants vaccinés avec ces lots frelatés souffriraient depuis de réactions en chaîne (diarrhées aiguës, fortes poussées de fièvre, troubles du sommeil, irritabilité, éruptions cutanées, etc.). Des adultes également vaccinés auraient développé des maladies auto-immunes.
Dominique Martin n’a pas souhaité commenter les procédures en cours. La justice a annoncé le 24 novembre qu’elle allait désigner d’ici fin décembre des experts afin d’examiner les nombreux enfants ayant été vaccinés contre la méningite avec des lots défectueux du Meningitec.
Le retrait du Méningitec avait entraîné une tension d’approvisionnement sur l’ensemble des vaccins en France. « La disponibilité des vaccins méningococciques C en France est aujourd’hui assurée », indique l’ANSM grâce à la collaboration de laboratoires qui commercialisent les autres vaccins monovalents contre le méningocoque C (Neisvac et Menjugatekit).
L’Académie de médecine s’alarme du désengagement des États-Unis en santé
Un patient opéré avant le week-end a un moins bon pronostic
Maladie rénale chronique : des pistes concrètes pour améliorer le dépistage
Covid : les risques de complications sont présents jusqu’à trente mois après hospitalisation