Alors que le Sénat entame l’examen du PLFSS 2016, le LEEM (Les Entreprises du médicament) détaille dans un document « 10 raisons de faire autrement » pour ne pas entraver le développement de l’innovation pharmaceutique.
« Ce document se veut un électrochoc », assure Patrick Errard, président du LEEM. « Les 10 grands indicateurs que nous y développons sont la preuve irréfutable qu’il faut s’y prendre autrement pour permettre à un secteur stratégique comme le nôtre de jouer pleinement son rôle ».
Des déficits qui se creusent
La régulation économique du médicament ? Alors qu’elle atteint des niveaux sans précédent depuis quatre ans (1,1 milliard d’euros d’économies sur le médicament pour 2013, 1,3 milliard en 2014, 1,35 milliard en 2015 et 1,7 milliard en 2016), le déficit de l’assurance-maladie continue de se creuser, passant sur la même période de 5,9 milliards à à 7,2 milliards d’euros.
Pire, la France serait le seul pays européen dont le secteur du médicament en ville est en récession depuis 2012 (- 2 % par an). Tous les autres pays développés ont renoué avec cette croissance, rappelle le LEEM.
L’accès au marché dans l’Hexagone ? Ce serait l’un des moins rapides d’Europe avec 443 jours de délai après l’obtention de l’AMM (contre une moyenne européenne de 180 jours).
Côté exportations, des nuages se profilent également. L’année 2014 a donné un coup d’arrêt à la progression régulière – avec 25 milliards d’euros de CA à l’export, contre 26,3 l’année précédente.
Données obsolètes
Le LEEM fait valoir que la France est devenu le pays « le moins attractif d’Europe » en terme de fiscalité pour le médicament. Il souligne que les effectifs du secteur sont en décroissance (108 407 emplois en 2008 contre 99 453 en 2013). Les habituels « bons indicateurs » sont tous au rouge, insiste le LEEM, comme les investissements industriels qui ont reculé en 2013 de 120 millions d’euros par rapport à 2010.
Selon le LEEM surtout, les contraintes financières imposées aux laboratoires se basent sur des données « totalement obsolètes », qu’il s’agisse de la consommation de médicaments et des prix pratiqués. « Ces derniers sont en ligne voire inférieurs avec les comparateurs européens », affirme le LEEM qui cite l’Allemagne, l’Italie, l’Espagne et le Royaume-Uni.
Côté dépenses pharmaceutiques par habitant, la France serait désormais le huitième pays de l’OCDE en termes de consommation de médicaments par habitant (622 dollars soit 579 euros), derrière la Suisse et l’Allemagne. « Il importe de penser la santé comme une industrie, et non uniquement comme un centre de coûts », conclut le LEEM.
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