Les ventes de médicaments sans ordonnance ont poursuivi leur recul en 2019 en France, selon les fabricants, qui plaident pour l'automédication comme générateur d'économies pour le système de sécurité sociale.
Le chiffre d'affaires des médicaments vendus hors prescription médicale en pharmacie a diminué de 4 % à 2,08 milliards d'euros en 2019, après une baisse déjà marquée en 2018 (-4,6 %), selon le baromètre annuel de l'Association française des fabricants du secteur (AFIPA) diffusé le 6 février.
L'association met ce recul sur le compte des changements réglementaires. Ainsi, depuis 2019, des médicaments à base de nifuroxazide (anti-diarrhée) ne peuvent par exemple plus être vendus en pharmacie que sur prescription.
Des prix en hausse de 0,5 %
Par ailleurs, les prix des médicaments vendus sans ordonnance sont restés quasiment stables, avec une hausse de 0,5 % entre 2015 et 2019.
Les dépenses moyennes d'automédication en France représentaient 33,50 euros en 2017, moitié moins qu'en Allemagne (68,30 euros).
Dans ce contexte, l'AFIPA plaide pour le développement du « selfcare » (incluant, selon la définition de l'association, des dispositifs médicaux et des compléments alimentaires également vendus sans ordonnance, en plus des médicaments) comme « un réservoir d'économies pour le système de santé français ».
« À l'heure où l'accès au médecin est de plus en plus difficile et long en France, le développement du "selfcare" permettrait d'améliorer l’accès aux soins, sécurisé par le pharmacien, en plus des économies pour la Sécurité sociale », juge ainsi Christophe de la Fouchardière, président de l'AFIPA.
À l’inverse des médicaments, le marché des dispositifs médicaux sans ordonnance (qui regroupe aussi bien des seringues que des bas de contention ou des produits de cosmétologie) a progressé de 5,6 % entre 2018 et 2019, à 643 millions d'euros.
Enfin, les compléments alimentaires enregistrent également une croissance de 5,6 % sur un an, à 988 millions d'euros.
En tout, ce secteur du "selfcare" représentait 3,7 milliards d'euros en 2019, contre des ventes de plus de 30 milliards d'euros de produits (médicaments ou dispositifs) sur prescription.
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