La Mutualité française publie ce lundi son Mémento du médicament, qui décortique chaque année les chiffres clés du secteur. Ce marché total pèse 29,6 milliards d’euros TTC en ville en 2012 (2,9 milliards de boîtes).
Par rapport à 2011, la Mutualité constate un recul des ventes, en volume mais aussi en valeur (-1,7 %), sous l’effet de baisses de prix et de la commercialisation de nouveaux génériques.
Quelque 26,3 milliards d’euros ont été consacrés au remboursement de ces médicaments par l’assurance-maladie, les complémentaires et les ménages, un chiffre en baisse de 2,9 % par rapport à 2011.
• Génériques : en hausse, mais peut mieux faire
Après un recul en 2011, le marché du générique s’oriente à nouveau à la hausse en 2012 (+13 % en valeur). Le chiffre d’affaires TTC en ville s’élève à 5,2 milliards d’euros, soit près de 19 % du marché du médicament de ville (pour 700 millions de boîtes). Cette vigueur s’explique notamment par la généralisation du dispositif du tiers payant contre générique et la chute dans le domaine public de molécules à fort potentiel commercial (Tahor, par exemple). La Mutualité note néanmoins que si la politique du générique « a permis pour la première fois de dépasser les deux milliards d’euros d’économies, 960 millions d’euros supplémentaires auraient pu être économisés en 2012 si la substitution avait été totale ».
• Le poids des prescriptions d’origine hospitalière
En 2012, les prescriptions d’origine hospitalière exécutées en ville ont représenté 5,8 milliards d’euros de remboursements (22,3 % du total). Ce segment est en augmentation régulière depuis plusieurs années. La grande majorité de ces prescriptions (80 %) concerne des médicaments sous brevet, limitant le développement des génériques, regrette la Mutualité.
• Stagnation des prescriptions en DCI
Fin 2012, le taux national moyen de prescriptions en DCI en ville était de 12,3 % avec une progression annuelle de 0,4 point. Les généralistes prescrivent plus en DCI (13,5 %) que les spécialistes (6,9 %). On prescrit également beaucoup plus en DCI dans le nord-ouest (17,2 %) que sans le sud-est (8,9 %).
• Progression de l’automédication
Ce marché, encore limité en France, représentait 440 millions de boîtes de médicaments et 2,1 milliards d’euros en 2012, en progression de 5,3 % par rapport à 2011. Dans le top des ventes, les antalgiques (123 millions de boîtes, 311 millions de chiffre d’affaires), les anti-infectieux décongestionnants du pharynx (26 millions de boîtes), et les produits broncho-pulmonaires (23 millions).
• Les antalgiques en tête du palmarès
Les antalgiques restent la première classe thérapeutique remboursée en valeur (360 millions d’euros) devant les hypolipémiants et les antiulcéreux.
En première place des molécules arrive le Paracétamol avec des remboursements par les mutuelles de 117 millions d’euros (+17,5 %), suivi du Fluticasone/Salmétérol (anti-asthmatique) pour 47 millions d’euros. En 3e position, on trouve un hypolipémiant, la Rosuvastatine avec 43 millions d’euros remboursés.
Yannick Neuder lance un plan de lutte contre la désinformation en santé
Dès 60 ans, la perte de l’odorat est associée à une hausse de la mortalité
Troubles du neurodéveloppement : les outils diagnostiques à intégrer en pratique
Santé mentale des jeunes : du mieux pour le repérage mais de nouveaux facteurs de risque