Cet objet, avec trois autres, a reçu les honneurs à Bercy. Arnaud Montebourg le jure, c’est un objet d’avenir. Du pur made in France, qui devrait transformer notre santé durablement. Son nom : Imedipac.
Il s’agit d’un pilulier électronique, intelligent et communicant, dont le but est de réduire la surconsommation de médicaments.
Le concept a germé dans la tête d’une ancienne pharmacienne d’officine il y a quelques années. Frappée de voir défiler des patients s’étant trompés de médicament, ou ayant oublié une prise, Caroline Blochet se dit qu’il faut rapatrier dans l’officine le remplissage du pilulier.
Elle fonde la société Medissimo, et lance un premier concept en 2007 : le pilulier à usage unique, rempli par le pharmacien, avec système d’information intégré permettant une traçabilité du contenu du pilulier. L’observance passe alors de 60 % à 97 %. Mais de suivi il n’y a, que si le patient ramène son pilulier à l’officine.
Le médecin informé en direct que son patient oublie une dose
Naît un second concept en 2011, avec boîtier électronique intégré envoyant l’information aux prescripteurs. Directement sur leur ordinateur (par le réseau de téléphonie mobile), et gratuitement. Le pilulier, truffé de capteurs, a le format d’un grand livre. À charge pour le pharmacien de le remplir chaque semaine, ou chaque mois. À charge ensuite pour le médecin de veiller à la régularité des prises, grâce à l’arrivée, sur son écran d’ordinateur, de messages instantanés. Sont avant tout ciblés les patients atteints de maladie chronique et les personnes âgées polypathologiques.
« On peut ainsi réguler la surconsommation et les problèmes de doses et d’interactions », expose Caroline Blochet. À la clé, promet la présidente de Medissimo, une forte amélioration de l’observance, des hospitalisations évitées, et de substantiels gains financiers. « Il y a environ 4 milliards d’euros d’économie potentielle, estime Caroline Blochet. Six millions de patients en France ont plus de 75 ans et prennent huit médicaments par jour ou plus. »
Le médecin traitant coordonne alors tout le circuit du médicament
Le médecin traitant, à l’aide de cette nouvelle technologie, disposera d’une vue d’ensemble sur les prescriptions de ses confrères spécialistes, qui lui échappent parfois. Il pourra au besoin supprimer telle molécule en doublon, ou incompatible avec telle autre. « C’est une réponse à la polymédication, reprend l’inventeuse du concept. On va enfin arrêter les ordonnances à rallonge, et on s’attaquera pour de bon à la mortalité silencieuse. »
Le concept « Imedipac », qui promet de révolutionner la prise de médicaments, a reçu l'un des prix de l’Innovation au salon de l'électronique grand public de Las Vegas (CES), le mois dernier. La commercialisation débutera à la fin du 1er semestre 2014, en France et à l’étranger. Le pilulier du futur sera en vente sur Internet et en pharmacie. Le patient devra s’acquitter d’un abonnement mensuel de quelques euros.
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