Le premier procès pénal du Mediator s’est ouvert ce lundi matin au TGI de Nanterre. Une nuée de micros et de caméras ont été autorisés à pénétrer dans la salle d’audience pour immortaliser la scène quelques minutes avant l’arrivée de la cour, présidée par Isabelle Prévost-Desprez.
Cinq personnes occupent le banc des prévenus. Jacques Servier, 90 ans, se tient assis en costume sombre, encadré par quatre de ses collaborateurs, un homme et trois femmes, de la société Biopharma.
Les parties civiles, au nombre de 600, sont représentées par une vingtaine d’avocats. Plusieurs personnes ayant consommé du Mediator assistent au débat.
Jacques Servier et les laboratoires Servier sont la cible de trois citations directes pour « tromperie aggravée ». Le Mediator est-il un anorexigène ? Si tel est le cas, le fabricant le savait-il, et a-t-il dissimulé cette information aux autorités et aux consommateurs ? Tel est le cœur nucléaire du dossier, et l’objet de ce procès en correctionnel qui doit courir jusqu’en juillet.
Les cinq prévenus ont décliné leur identité à la barre, puis ce fut au tour des six témoins (dont le Dr Irène Frachon). Les témoins ont ensuite quitté la salle. Ils ne sont pas autorisés à assister aux débats pour « intervenir dans la plus grande impartialité », selon la présidente de la cour. Le fond du dossier ne sera pas évoqué aujourd’hui, ni au cours des jours à venir. Une bataille juridique se joue d’abord : les laboratoires vont tenter d’obtenir le renvoi de l’affaire à Paris, où une instruction est en cours. Me Hervé Témime, l’avocat de Servier, a stigmatisé la « lapidation médiatique » qui vise son client, « traîné dans la boue par un rapport non contradictoire » (celui de l’IGAS) et « par un ministre de la République » (Xavier Bertrand, que l’avocat n’a pas cité nommément). Me Témime s’est dit « heureux » de s’adresser enfin à des juges. L’avocat du fabricant, considérant le tribunal de Nanterre non compétent, demande la tenue d’un seul procès à Paris. Il a soulevé toute une série d’arguments juridiques, notamment deux questions prioritaires de constitutionnalité (QPC) qu’il appartient à présent au tribunal d’examiner.
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