TOUT COMMENCE en 1922 quand August Krogh, prix Nobel de médecine et sa femme Marie se rendent aux États-Unis. Marie qui s’intéresse particulièrement au diabète (elle a elle-même un diabète de type 2) persuade son mari de contacter les Canadiens Banting et Best qui viennent de découvrir l’insuline. Le couple revient au Danemark avec le droit de fabrication et d’exploitation de l’insuline pour la Scandinavie. C’est le début d’une longue histoire, en 1923.
Certes Novo Nordisk est également très présent dans le domaine de l’hormone de croissance (avec notamment Norditropine Nordiflex 15 mg/1,5 ml en stylo prérempli) et de l’hémophilie (NovoSeven). Mais c’est bien le diabète et singulièrement l’insuline qui ont permis à ce petit laboratoire de se hisser dans le top 10 des laboratoires mondiaux, avec un chiffre d’affaires de 10,5 milliards d’euros et quelque 35 000 employés répartis dans 75 pays.
Repousser les limites de l’insuline.
Ainsi le site impressionnant de Kalundborg, à 100 km de Copenhague, produit plus de la moitié de l’insuline consommée dans le monde ! Le terme générique d’insuline ne devant pas cacher la diversification accomplie par une R&D regroupant plus de 4 000 collaborateurs et utilisant 14 % des revenus des ventes (2012).
Lars Rebien Sorensen, PDG de Novo Nordisk, rappelle les grandes étapes de cette diversification portant aussi bien sur le contenu que sur les modes d’administration : première insuline humaine produite par génie génétique (1987), lancements de NovoRapid (analogie rapide de l’insuline), de NovoMix 30, 50 et 70 (analogues biphasiques ) et de Levemir (analogue à longue durée d’action). Un peu plus tard, on retiendra la mise au point de 4 générations de stylo injecteur rechargeable, depuis le NordiPen, lancé en 2001 dans l’objectif de faciliter toujours plus l’injection.
L’histoire ne s’arrête pas là, comme l’explique Peter Kurtzhals, vice-président Recherche, Novo ayant un rôle de pionnier dans la difficile mise au point de l’insuline orale. À court terme (2014), Novo Nordisk lancera Tresiba, autrement dit l’insuline dégludec, analogue à très longue durée d’action, ce qui permet une seule administration quotidienne et réduit significativement le risque d’hypoglycémie. L’originalité vient de la technologie utilisée : les chercheurs ont joué sur la taille de la molécule pour ralentir l’absorption. « On est passé du dimer à l’hexamer mais rien n’interdit d’aller jusqu’au multihexamer ce qui devrait théoriquement permettre des injections encore plus espacées », conclut Peter Kurtzhals.
Avec l’arrivée de Victoza (2010), Novo Nordisk a élargi son portefeuille thérapeutique à la famille des GLP-1 : un essai réussi, sans compter de nouvelles indications en développement et l’arrivée de nouveaux analogues. Là encore Novo a un rôle moteur dans la recherche sur les formes orales.
Esprit d’entreprise.
Au-delà des produits, Novo porte une philosophie d’entreprise très scandinave. Avec trois objectifs : responsabilité financière bien sûr, mais aussi sociale et environnementale.
Au plan social, le programme « Changing Diabetes » met l’accent, à côté de la recherche, sur l’évolution de la perception du diabète par la société, la sensibilisation, la prévention et l’amélioration de la qualité de vie des diabétiques. Des missions sont lancées par la « World Diabetes Foundation » créée en 2002 par Novo.
Au plan environnemental, le projet cLEAN conduit la compagnie à contrôler l’émission des polluants sur ses sites. À Kalundborg, l’accroissement de la production s’est ainsi accompagné d’une diminution de l’émission des principaux polluants – à commencer par le CO2 – et de la production de déchets.
(Voyage de presse organisé à Copenhague par Novo Nordisk)
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