Comment améliorer l’observance des traitements et la sécurité des médicaments ? L’Académie nationale de pharmacie vient de publier des recommandations pour un meilleur respect des traitements. Elles interviennent après le rapport du Pr Philippe Verger sur la consommation de médicament en EHPAD, et la polémique sur l’assurance-maladie conditionnelle, dénoncée par les patients.
« La préparation des doses à administrer ou PDA représente l’une des solutions » à la mauvaise observance, qui touche surtout les personnes âgées ou handicapées, lit-on dans un rapport rendu public ce mardi 18 mars. L’Académie suggère de personnaliser les doses de médicaments à administrer et de renforcer la sécurité de la prise en charge médicamenteuse. Une urgence d’autant plus pressante que se développent les traitements ambulatoires, aux protocoles très précis.
L’indispensable coopération interpro
L’Académie insiste sur l’importance de la coopération interprofessionnelle, du médecin prescripteur au pharmacien et préparateur, en passant par les laboratoires, la distribution en gros, et l’infirmier.
Les pouvoirs publics doivent selon elle, publier au plus vite les textes sur le statut juridique et le volet financier de la PDA en officine, en EHPAD, et en établissement de santé. L’Académie insiste notamment sur les nécessaires investissements que la PDA exige en termes d’équipement (systèmes automatisés, création de postes).
Les industriels sont invités à développer la présentation unitaire des médicaments et, pour les plus courants, des présentations en vrac. Ils pourraient aussi augmenter le nombre de dosages disponibles sur le marché français (comme en Allemagne) pour les médicaments correspondant aux besoins des personnes âgées.
Information et traçabilité
L’Académie de pharmacie incite les médecins prescripteurs à s’informer des bénéfices, pour leur patient, de la PDA et à adopter cette forme de dispensation pour améliorer la sécurité thérapeutique. Sous réserve d’un cadre juridique adéquat, ils pourraient aussi partager certaines données des patients avec le pharmacien.
Les officinaux sont encouragés à développer leur savoir-faire en matière de PDA (ce qui suppose un contrôle de la prescription et son explication au patient). Une organisation adéquate doit leur permettre de réagir rapidement à toute modification de prescription. Les pharmaciens doivent mettre en œuvre une démarche qualité pour assurer la traçabilité des PDA et être pro-actifs en matière de pharmacovigilance.
Enfin, l’Académie demande aux personnels soignants d’être garants de la traçabilité et de remonter toute information au médecin prescripteur et au pharmacien dispensateur. Les patients et leurs aidants sont invités à s’informer sur la PDA et à rester vigilants, le risque zéro n’existant pas.
Yannick Neuder lance un plan de lutte contre la désinformation en santé
Dès 60 ans, la perte de l’odorat est associée à une hausse de la mortalité
Troubles du neurodéveloppement : les outils diagnostiques à intégrer en pratique
Santé mentale des jeunes : du mieux pour le repérage mais de nouveaux facteurs de risque