APRÈS DES SEMAINES de silence dans l’affaire du Mediator, le laboratoire Servier réagit, à quelques jours de la publication du rapport de l’IGAS qui doit faire le point sur cette affaire. C’est dans le « Journal du Dimanche » qu’il a choisi de s’exprimer.
« Nous assumerons évidemment toutes les responsabilités que nous pourrions avoir », déclare en préambule Lucy Vincent, l’un des directeurs généraux de Servier, qui ajoute dans la foulée : « Nous ne nions pas que le Mediator ait pu présenter un vrai risque pour certains patients. » Mais sur le fond, Servier ne cède pas un pouce de terrain. Sur le nombre de victimes potentielles, Lucy Vincent s’en tient à l’argumentation déjà développée : « L’AFSSAPS parle elle-même d’estimations et d’extrapolations, et non de cas avérés. Si le Mediator a provoqué la mort de trois personnes, c’est déjà trop. » Faut-il remettre en cause ces estimations ? Lucy Vincent répond que les calculs à l’origine de ces « chiffres alarmants » ont été réalisés « sans tenir compte apparemment des autres pathologies dont pouvaient souffrir ces patients. La simple constatation d’une valvulopathie ne permet pas de l’imputer systématiquement à un traitement médicamenteux ». Plus généralement, Lucy Vincent répète dans cet entretien que ce n’est qu’à partir d’octobre 2009, sur la base d’une étude que le laboratoire avait lui-même commandée, qu’a été mis en évidence un « surrisque » de développer une valvulopathie. Les alertes lancées en 1999 par le Dr Chiche de Marseille, puis en 2003 par l’État espagnol et en 2006 par le CHU de Toulouse ? « Des cas isolés, estime Lucy Vincent, qui ne constituaient pas une alerte lourde dans l’univers scientifique et médical. » Même chose pour les travaux du Dr Frachon en 2007 : « Il ne faut pas réécrire l’histoire avec les données d’aujourd’hui, répond Lucy Vincent. Irène Frachon a soulevé une hypothèse qui s’est révélée exacte deux ans plus tard par des études très poussées. »
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