Les vaccins sous-traités « made in France » peuvent-ils redorer le blason tricolore, en attendant la mise au point d’un principe actif français ? La ministre en charge de l’Industrie, Agnès Pannier-Runacher, a en tout cas annoncé lors d’une visioconférence qu’au moins « 250 millions de doses » de vaccins contre le Covid sortiront des lignes de production française d’ici à la fin de l’année.
Dès ce mercredi 7 avril, une usine du sous-traitant français Delpharm, implantée en Eure-et-Loir, débute la mise en flacon du vaccin de Pfizer/BioNTech. Cette société faisait partie des 17 entreprises soutenues par le gouvernement via l’appel à manifestation d’intérêt. Suivra « mi-avril » le Suédois Recipharm, qui produira des vaccins pour l’entreprise américaine Moderna, dans son usine française de Monts (Indre-et-Loire).
Le façonnier Fareva lancera de son côté « fin mai, début juin » la production du vaccin CureVac – encore soumis à la condition d’autorisation de mise sur le marché – dans ses usines de Pau et de Val-de-Reuil.
Quant au géant français Sanofi, il produira – fait rare – pour son concurrent Janssen (filiale de Johnson & Johnson), à Marcy-l’Étoile (Rhône), sans doute dès l’été. Le laboratoire avance toujours sur la production de son propre vaccin, mais pas avant le second semestre, si les essais cliniques s’avèrent concluants.
Médicaments matures
« Il ne suffit pas d’incantations politiques, de formules magiques, pour produire des doses dans des délais aussi rapides », a souligné Agnès Pannier-Runacher, assurant que le terrain industriel avait été balisé par l’État depuis le début de la crise sanitaire. « Ceux qui critiquent aujourd’hui sont ceux qui étaient en responsabilité […] qui avaient fait du médicament une des variables d’ajustement du budget de santé », ajoute-t-elle.
Le soutien du gouvernement à la relocalisation de la production ne se résume pas aux seuls vaccins ou aux biothérapies. Selon Agnès Pannier-Runacher, l’État accompagne aussi des projets sur des médicaments matures comme la « relocalisation d’une production de principe actif de paracétamol mis en galénique par les laboratoires Upsa et Sanofi ». « L’objectif, ajoute-t-elle, est de limiter les ruptures d’approvisionnement. »
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