Protection sociale

Michelle Bachelet défend l’idée d’une couverture universelle

Publié le 29/03/2011
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Crédit photo : DR

L’ANCIENNE présidente du Chili a présenté son projet de socle universel de protection sociale lors d’une conférence organisée par la chaire santé de Sciences Po, la semaine dernière, à Paris. Le tiers de la population mondiale n’accède ni aux soins, ni à l’éducation, et 75 % des habitants de la planète n’ont pas de couverture sociale, a rappelé Michelle Bachelet, pédiatre de formation. « 9,2 millions d’enfants de moins de cinq ans meurent chaque année de diarrhée ou de paludisme, 350 000 femmes décèdent au moment de l’accouchement, ou de complications liées à la grossesse », a-t-elle précisé. La pauvreté « sévit toujours », et « les bénéfices de la croissance ne sont pas équitablement répartis ». D’où l’idée d’un socle universel de protection sociale, imaginé non comme une recette unique valable pour tous les pays, mais comme un concept flexible. « Ce socle doit être construit progressivement sur la base d’un consensus national », a déclaré Michelle Bachelet.

Certains pays se sont déjà lancés dans l’aventure. Pas seulement les pays pauvres, mais aussi ceux dont le taux de croissance affiche deux chiffres. « L’extension de la protection sociale en Inde, en Chine, au Brésil, a permis de rééquilibrer la croissance », remarque l’ancienne présidente chilienne. Martin Hirsch, membre de la commission* sur la protection universelle que préside Michelle Bachelet, a tenu à saluer le travail et la réflexion engagés. « Il s’agit de convaincre à la fois les pays qui pensent qu’ils souffrent d’un excès de protection sociale, et ceux dont le PIB augmente de deux points alors que la part de leurs dépenses en protection sociale diminue. » Dans les pays développés, la protection sociale est souvent perçue comme « un poids, un coût pour la collectivité », alors que c’est un « investissement social et économique », a pour sa part plaidé Didier Tabuteau, responsable de la chaire santé de Sciences Po. Michelle Bachelet a rencontré le gouvernement français pour lui présenter son programme. Elle espère que le G20 adoptera l’idée d’une protection sociale universelle lors du sommet de novembre prochain à Nice.

* Sous l’égide de l’Organisation internationale du travail et de l’Organisation mondiale de la santé

D. CH.

Source : Le Quotidien du Médecin: 8933