Quels sont les problèmes diagnostics posés par le choléra ?
Le diagnostic du choléra est relativement aisé. Il repose d’abord sur la clinique caractéristique : une diarrhée avec une déshydratation sévère sans fièvre sauf s’il y a association avec d’autres pathologies. Le diagnostic bactériologique, lui aussi, est relativement aisé, car en général il existe dans les selles et les vomissements un nombre important de vibrions cholériques. Le diagnostic se fait en 12-48 heures mais le tout est d’avoir un laboratoire sur place pour pouvoir acheminer les échantillons, ce qui n’est pas toujours le cas. Il existe des tests rapides, dont un qui a été mis au point et produit par les instituts Pasteur de Paris et de Madagascar. Ces tests sont faciles d’emploi et permettent, grâce à une bandelette plongée directement dans les selles du malade, de détecter en quelques minutes la présence de vibrio cholerae O1 ou O139. La confirmation du diagnostic nécessite l’isolement de la bactérie mais le test permet d’orienter le diagnostic. Plus le nombre de tests positifs est grand, plus le résultat est fiable. En Haïti, où les tests de diagnostic rapide ont été utilisés, entre 15 et 20 tests étaient positifs sur une vingtaine d’échantillons prélevés, selon l’OMS. Ce qui est en faveur du diagnostic de Choléra.
L’Institut Pasteur va-t-il intervenir en Haïti ?
Il y a là-bas un laboratoire national à Port-au-Prince, le CDC d’Atlanta est déjà présent. Cependant, nous avons demandé à recevoir des souches. Nous allons pouvoir les étudier et les comparer à d’autres souches pour tenter d’en préciser l’origine car cette souche n’était pas présente dans l’environnement. D’après l’OMS, il n’y avait pas eu de cas diagnostiqués et confirmés de choléra en Haïti depuis un siècle.
La France peut-elle être concernée par des cas importés ?
Tous les ans des cas importés sont signalés en France, entre 2 et 5 cas par an. Il existe peut-être d’autres cas importés mais non diagnostiqués, car seulement 20 % des personnes touchées présentent des symptômes d’un choléra typique. Aucun cas de transmission secondaire, même intrafamiliale, n’a été observé en France.
* Centre national de référencer des vibrions et du choléra.
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