Chassez la question de la liberté d'installation des médecins, elle revient toujours au galop dans le contexte des élections municipales !
Dans le cadre d'un débat ce vendredi à Paris*, Frédéric Valletoux, président de la Fédération hospitalière de France (FHF) et maire de Fontainebleau, le Dr Bernard Jomier, sénateur écologiste (apparenté PS) de Paris et conseiller municipal, et Christophe Bouillon, président de l'Association des petites villes de France (APVF) et député socialiste de la Seine-Maritime, ont été questionnés sur la problématique de l'accès aux soins. Et tous n'ont pas été tendres avec les libéraux.
Interrogé sur ses relations directes avec la ville, Frédéric Valletoux a souligné qu'il était parfois « compliqué » – en tant que maire – de toucher le monde libéral. « Par exemple, quand on veut parler de la coordination avec l'hôpital et qu'on se retrouve avec deux médecins sur la cinquantaine que compte la ville, c'est du vécu », grince l'édile de Fontainebleau. Ses relations avec le secteur libéral restent « bonnes », assure-t-il, même si, à ses yeux, certains médecins de ville ont « le sens du service public » et d'autres agissent « seuls » dans leur coin. « On parle beaucoup des médecins mercenaires à l'hôpital, mais il y en a aussi en ville », a-t-il ajouté. « Certains déménagent de quelques km pour profiter des avantages proposés par des maires pour faire venir des praticiens », pointe le directeur de la FHF.
« Soviétisation »
Christophe Bouillon, représentant des petites villes de 2 500 à 25 000 habitants, juge lui-aussi que les relations avec les libéraux sont correctes. « Nous avons des rapports de proximité. Par contre, dès qu'on prononce le mot "régulation", tout de suite ils pensent soviétisation, coercition ! Les maires aimeraient juste une meilleure répartition », fait valoir l'élu. Les citoyens, eux, « ne savent plus à quelle porte taper » lorsqu'il y a pénurie médicale. « Des outils existent mais lorsqu'ils ne sont pas suivis d'effet, les administrés sont en mesure de s'interroger et de vouloir autre chose », alerte Christophe Bouillon.
« Les administrés voient bien que les maires font ce qu'ils peuvent. Désormais la véritable résolution des problèmes d'accès aux soins passe par les mains d'autres acteurs... », a aussi suggéré le Dr Bernard Jomier, généraliste parisien. Même dans la capitale, la situation est loin d'être « réglée », malgré la mise en place d'un dispositif baptisé « Paris Med' », qui a permis 160 installations depuis trois ans.
* Contrepoints de la santé, organisés par Philippe Leduc, Pascal Maurel (Ortus) et Renaud Degas (Presse infos + ).
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