LE QUOTIDIEN - La santé et l’accès aux soins sont-ils des enjeux décisifs pour les élus des petites villes ?
ANDRE ROBERT - Nous allons aborder ces sujets lors de la table ronde consacrée à l’égalité territoriale. Ces quinze dernières années, l’État a privilégié les grosses métropoles, les grands établissements hospitaliers. On assiste en conséquence à un nombre important de restructurations hospitalières dans les territoires. On constate aussi le démantèlement des services de maternité ou de chirurgie des petits centres hospitaliers, ni universitaires ni régionaux, au nombre de lits inférieur à 800. On a oublié qu’ils sont une composante essentielle au bon fonctionnement de notre système de santé et que le coût d’une hospitalisation en CHU est bien supérieur à celui d’un petit hôpital. En tant qu’association d’élus, nous voulons réintroduire la notion d’aménagement du territoire dans les questions de santé.
Vous avez remis au Premier ministre des orientations. Que proposez-vous dans le domaine hospitalier ?
Nous partageons avec la Fédération hospitalière de France (FHF) un même constat : la tarification à l’activité actuelle est défavorable à l’équilibre financier des hôpitaux. Et la convergence tarifaire public-privé n’arrange en rien la situation des petits hôpitaux publics qui, je le rappelle, sont ceux qui accueillent le plus les populations défavorisées des zones rurales et périurbaines. Mi-octobre, nous rencontrons la ministre de la Santé. Nous voulons discuter avec elle d’une modulation tarifaire qui permettrait aux petits hôpitaux de ne pas souffrir autant de la tarification à l’activité. Et nous aimerions que les stages en centre hospitalier soient rendus obligatoires.
Le concept fourre-tout de « déserts médicaux » traduit-il une réalité ou un effet de mode ? Quel choix faire entre incitation et coercition ?
Dans les territoires, je vous assure qu’on est loin de l’effet de mode ! Il y a une surmédicalisation sur le pourtour méditerranéen et dans les grandes villes, mais jetez un œil dans le Massif Central et en Picardie… En matière de médecine de proximité, la France est un véritable gruyère ! Les médecins libéraux vieillissent, partent en retraite, ne sont pas remplacés. Il est plus que temps d’aborder le problème de front. Par quelle solution ? Les élus des petites villes n’ont pas d’opinion tranchée. Et quand il faut choisir entre coercition et incitation à l’installation, beaucoup en réalité marchent sur des œufs.
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