Frédéric Collet, président du LEEM (Les entreprises du médicament), a présenté en visioconférence sa traditionnelle cérémonie de vœux, en revenant sur le « choc » subi en 2020 avec la crise sanitaire, avant de donner ses priorités pour 2021, année qu'il veut placer sous le signe de l'innovation pharmaceutique.
« Nous avons tenu le choc », s'est-il félicité, évoquant une année « riche en transformation » pour le secteur dont il salue « la capacité de résilience et d'innovation ». Le responsable a souligné la « mobilisation internationale » de l'industrie pharmaceutique qui a permis d'éviter les pénuries d'approvisionnement de médicaments malgré la demande.
Pas de géant
Frédéric Collet a salué la reconnaissance dont ont bénéficié les entreprises pharmaceutiques, notamment à travers le plan France Relance qui fait du médicament l'un des cinq secteurs prioritaires, mais aussi de la baisse des impôts de production « qui pénalisait l'industrie française au regard de ses concurrents ».
Le patron du LEEM a souligné le caractère « exceptionnel » de la recherche sur les vaccins qu'a entraîné cette crise. D'une « feuille blanche » début 2020, les connaissances dans ce secteur ont fait « un pas de géant onze mois plus tard ». Il met en avant les quelque 2 500 essais cliniques lancés sur la période à travers le monde dont plus de 300 sont des projets de vaccins. « Nous avons fait en dix mois ce qui prenait auparavant dix ans », commente le responsable.
Compétitivité
Mais « cette crise impose de revoir l'ensemble de notre politique du médicament », a nuancé Frédéric Collet. Il appelle sans surprise les pouvoirs publics à soutenir plus fortement l'innovation. Pour y parvenir, il propose de faciliter et « fluidifier » les partenariats public/privé via l'aide aux start-up innovantes ou la dématérialisation des procédures d'autorisation. Pour favoriser l'attractivité de l'industrie pharmaceutique française, le LEEM suggère aussi un meilleur pilotage des activités de recherche dans les territoires. « Celui-ci reste illisible pour les groupes internationaux », regrette-t-il.
L'évaluation du médicalent fait aussi partie des priorités de l'année du LEEM. « Les problématiques d'accès au marché post AMM, qu'il s'agisse de la lisibilité ou des délais est le principal facteur de décrochage de notre activité », juge Frédéric Collet. Celui-ci fait toujours un constat alarmant en matière de politique industrielle. « En dix ans, la France est passée de la première à la quatrième place européenne des producteurs de médicament », avance-t-il. Pour redorer la compétitivité hexagonale en la matière, il réclame une baisse de la fiscalité « particulièrement lourde dans le secteur », un raccourcissement des délais d'accès au marché et la simplification des normes.
En matière de lutte contre les pénuries de médicaments, et alors que le sujet de la souveraineté sanitaire a pris de l'ampleur, le LEEM a annoncé la création d'une plateforme en ligne baptisée TRACStocks qui vise trois objectifs : faciliter la déclaration des données de stocks l'Agence nationale de sécurité du médicament (ANSM), garantir la sécurité et confidentialité des données individuelles, et automatiser la réalisation de tableaux de suivi et d'évolution des stocks. Il s'agit surtout d’anticiper les ruptures d’approvisionnement de médicaments d’intérêt thérapeutique majeur (MITM).
Transition de genre : la Cpam du Bas-Rhin devant la justice
Plus de 3 700 décès en France liés à la chaleur en 2024, un bilan moins lourd que les deux étés précédents
Affaire Le Scouarnec : l'Ordre des médecins accusé une fois de plus de corporatisme
Procès Le Scouarnec : la Ciivise appelle à mettre fin aux « silences » qui permettent les crimes