MARISOL TOURAINE a répondu pendant 45 minutes aux interrogations des sénateurs sur la situation des hôpitaux français, lors d’une séance dite de « questions cribles », dans un hémicycle clairsemé.
La ministre de la Santé s’est employée à convaincre les élus du bien fondé de sa stratégie hospitalière – tout en se gardant bien de faire de nouvelles annonces.
L’avenir des petits hôpitaux de proximité préoccupe les élus sénateurs. Après avoir résumé les grandes lignes « un peu floues » du rapport Couty, Gilbert Barbier (Jura, groupe RDSE, à majorité radicaux de gauche) a exprimé son scepticisme sur la feuille de route du gouvernement en matière d’accès aux soins hospitaliers dans les territoires. « Qualité et sécurité des soins ne riment pas toujours avec proximité. Il y a des petits établissements où travaillent des personnes plus ou moins formées ou aucun d’entre nous n’irait spontanément se faire soigner ! », a argumenté le chirurgien de formation. Selon lui, dans certains territoires reculés, 60 % des actes programmés sont effectués en cliniques privées. Afin de « poursuivre le travail de restructuration » entamé par la loi Bachelot, ne faudrait-il pas élaborer un seuil minimal d’activité par plateaux techniques ?
Si Marisol Touraine concède avoir « procédé à des fermetures de service ou d’établissement au nom de la sécurité », pas question d’en faire une règle générale. La ministre a rappelé au contraire le rôle central des hôpitaux de proximité dans la lutte contre la désertification médicale. « Comment voulez-vous que des pharmaciens, des médecins, des kinésithérapeutes et des infirmiers s’installent si l’État ferme un hôpital de proximité ?», s’est-elle agacée. Et de conclure : « Oui » aux restructurations « sans renoncer aux exigences conjointes de sécurité et de proximité », « non » à celles « dictées par des préoccupations financières ».
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