« On entend la colère des professionnels de santé, mais on entend aussi la colère des Français qui disent "pourquoi les médecins ne prennent pas de nouveaux patients ? " », a martelé jeudi Agnès Firmin Le Bodo, invitée des « Contrepoints de la santé ».
Interrogée sur le bras de fer actuel des négociations conventionnelles, la ministre des Professions de santé a tenu à souligner que celles-ci étaient « toujours un moment de tensions et de crispation ». Des tensions exacerbées selon elle par la « fatigue accumulée depuis des années » par les soignants, en raison notamment de la crise sanitaire. D’autre part, « les médecins ne vont pas bien. Donc, quand on ne va pas bien, les réactions sont toujours un peu plus excessives », a-t-elle ajouté.
Une « logique de gagnant-gagnant »
Et de défendre le contrat d’engagement territorial (CET) de la Cnam qui permettra, selon elle, de « répondre aux besoins de santé de nos concitoyens ». Pour la ministre, la « crise structurelle » de notre système de santé impose une « obligation de résultat » et une « responsabilité collective ». Par exemple, la charge de la permanence des soins ne doit pas « reposer toujours sur les mêmes médecins », a répété une fois de plus Agnès Firmin Le Bodo.
Cet engagement permettra selon elle de « dégager du temps médical », de « prendre ensemble de nouveaux patients » et de « répondre en priorité » aux 657 000 assurés en ALD qui n’ont pas de médecin traitant.
La ministre considère également que la signature du CET rentre dans une « logique de gagnant-gagnant », car « c’est bien ceux qui vont participer, ceux qui vont signer ce contrat qui verront le tarif de cette consultation augmenter ». Et de louer les « nombreuses possibilités » qui permettront de bénéficier de majorations. Puisqu’il sera possible, si l'on signe le CET, « de laisser son cabinet ouvert le samedi matin, de prendre les gardes de régulation, ou de participer au service d’accès aux soins (SAS) ».
Oui au transfert de compétences
Interrogée sur la proposition de loi de la députée Stéphanie Rist, Agnès Firmin Le Bodo a rappelé la volonté du président de la République : « le médecin traitant doit rester la pierre angulaire du système de santé, mais nous avons à côté des professionnels de santé qui ont des compétences ».
Comme Stéphanie Rist, Agnès Firmin Le Bodo milite donc à demi-mot pour le transfert de compétences pour résoudre les problèmes de démographie médicale. Mais aussi sur les « assistants médicaux et la simplification administrative » pour redonner du temps médical aux médecins.
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