CE N’ÉTAIT PAS GAGNÉ. Avant de prendre la parole, le ministre de la Santé a longuement écouté le Dr Christian Jeambrun exposer ses griefs à l’encontre du gouvernement et de la CNAM. Le président du SML avait exprimé son agacement face aux contrariétés qui s’accumulent depuis la signature de la convention. Avec un art consommé de la rhétorique, Xavier Bertrand a ensuite retourné les congressistes qui ne l’avaient pourtant pas accueilli avec beaucoup de ferveur.
Les ratés du secteur optionnel ? Dont acte, répond le ministre selon qui ce chantier n’est « pas réussi ». Le secteur optionnel intégrera les contrats responsables des mutuelles mais ne sera accessible qu’aux seuls praticiens de secteur II. « J’avais deux possibilités, explique Xavier Bertrand : soit attendre la signature des mutuelles, soit prendre une première garantie par la loi même si je n’avais pas la majorité requise pour y intégrer les anciens chefs de clinique. J’ai choisi la deuxième solution, car ce qui est pris n’est plus à prendre ». Xavier Bertrand reconnaît qu’il n’est pas quitte avec ces anciens chefs de clinique. « Cette loi n’empêche pas un futur accord conventionnel », affirme-t-il.
La démographie médicale ? Xavier Bertrand annonce qu’il relèvera le numerus clausus cette année « même si cela n’aura d’effets que dans dix ans ». Les médecins dans le collimateur des caisses pour les arrêts de travail abusifs ? Là encore, le ministre est à la parade. « L’assurance-maladie a pour principe de contrôler tout le monde, elle contrôle donc mal. Pour les arrêts maladie, il faut qu’elle cible principalement les gros surprescripteurs ». La dernière convention est passée en revue. Elle est qualifiée de « révolutionnaire et structurante » pour avoir, à côté du paiement à l’acte, dessiné les contours d’une rémunération à la performance. « Votre signature, vous ne la regretterez pas », lance Xavier Bertrand.
Enfin, le ministre de la Santé assure qu’il imposera la simplification administrative « si l’assurance-maladie n’en veut pas ». Il cite la généralisation du formulaire unique pour l’entrée en EHPAD, l’entente préalable pour les dermatologues ou l’interlocuteur unique pour les médecins dans les CPAM. Le ministre demande aux congressistes de lever la main s’ils ont reçu de leur caisse un courrier les informant du dispositif. La moitié de la salle s’exécute et Xavier Bertrand appelle l’Assurance-maladie à faire un effort.
Au bout d’une demi-heure d’intervention sans notes, le ministre de la Santé quitte la salle. Sous la standing ovation des 200 cadres du SML.
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