Qu’est-ce que l’Afrique, assez épargnée par ce fléau, peut nous apprendre du Covid ? Quelques enseignements aux plans épidémiologique, climatologique et sociologique, d’abord. Mais aussi une vraie leçon d’humilité. Rappelons-nous : ce continent était, début 2020, l’objet de toutes les inquiétudes. À l’époque, les modèles de prévision étaient plus que pessimistes. Trop de pays de cette région du globe, disait-on alors, étaient en prise directe avec la Chine infectée pour que le virus ne s’y répande pas. Or ni les systèmes de santé, ni l’appareil d’État dans ces nations ne tiendraient le choc en cas de contaminations. Pire : ce réservoir infectieux traverserait un jour ou l’autre la Méditerranée, la propagation gagnant alors massivement toute l’Europe…
Scénario catastrophe, qui s’est avéré être une fausse piste. Même si le Vieux continent n’a pas été préservé pour autant… On s’interrogera encore longtemps sur les causes de l’exception africaine. Mais déjà, elle confirme, s’il en était besoin, que le Covid est une maladie de civilisation qui frapperait préférentiellement le monde industrialisé : avec ses agents disséminateurs (les déplacements incessants d’une capitale à l’autre), ses facteurs favorisants (la promiscuité urbaine et la vie dans des locaux clos) et ses circonstances aggravantes (le grand âge et les maladies chroniques). Faute de cocher toutes ces cases, ces États du sud, les plus pauvres de la planète, seraient donc protégés peu ou prou de l’actuelle pandémie.
La revanche des anciennes colonies ? Malheureusement, les sociétés africaines ont d’autres soucis de santé à résoudre : à commencer par le paludisme qui y cause la mort de près d’un demi-million de personnes chaque année. La malnutrition reste aussi un problème endémique qui affecte plus de 200 millions de personnes en Afrique subsaharienne. Et la crise mondiale risque fort d’amplifier ce phénomène…
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