Les auditions menées par la mission parlementaire sur la PDS ont fait apparaître des bisbilles, et même des conflits, entre les acteurs de la PDS et les pouvoirs publics, mais aussi entre ces acteurs eux-mêmes.
Le fossé séparant certains élus et les libéraux sur la question du volontariat est le signe d’une incompréhension mutuelle. Auditionnée en octobre 2014, Marisol Touraine, ministre de la Santé, avait mis les pieds dans le plat : « la décision d’introduire le volontariat dans la PDS n’a pas été particulièrement judicieuse », avait-elle lâché. Avant d’ajouter, pragmatique : « Plus de 10 ans après (l’introduction du volontariat), je crois qu’il faut faire avec, mais il a été source de difficultés ». Pas en reste, Catherine Lemorton, présidente de la commission des affaires sociales, avait estimé que « depuis 2003, date à laquelle on est passé de l’obligation au volontariat, c’est le foutoir ». Même le député UMP Jean-Pierre Door, pourtant peu suspect d’antipathie à l’égard des libéraux avait, au début des travaux de la mission, qualifié la PDS de « micmac difficile ».
Les acteurs de la garde s’écharpent parfois entre eux. Dès décembre 2013, les hostilités démarraient. Le Dr Marc Giroud, président du SAMU, taclait les régulateurs libéraux et « leur volonté d’autonomie choquante », à propos de leur refus d’adopter le système d’information du SAMU. Marc Giroud avait même qualifié le dispositif des libéraux de « bricolage de camping », provoquant des réactions outrées. Les syndicats de libéraux avaient renvoyé le président du SAMU dans ses cordes en réclamant la remise à plat du financement des urgences, accusées d’accueillir tout le monde sans régulation pour profiter de la T2A.
En février, Gérard Vincent, délégué général de la Fédération hospitalière de France (FHF), avait (re)mis le feu aux poudres. Auditionné, il avait jugé que « la venue des patients aux urgences est liée au fait que la ville ne satisfait pas leurs besoins (...) La nouvelle organisation de la PDS (fondée sur le volontariat) n’a pas permis d’inverser les flux ».
L’affaire Le Scouarnec, miroir des défaillances des instances médicales
Pr Régis Aubry, spécialiste des soins palliatifs : « Analyser collégialement une demande d’aide à mourir évite l’arbitraire et le subjectif »
Lien entre Androcur et méningiome : Bayer, Sandoz et Viatris condamnés au civil en France
Décès du Pr Étienne-Émile Baulieu, père de la pilule abortive