Y aura-t-il bientôt plus de médecins scolaires et seront-ils mieux payés ? Ce n'est pas encore fait, mais les députés viennent de voter une rallonge de 15 millions d'euros des crédits alloués à la médecine scolaire, dans le cadre du vote du projet de loi de finances (PLF 2021), et plus particulièrement de la mission budgétaire dédiée à l'enseignement.
Cette hausse de 15 millions d'euros est issue d'un amendement du député Erwan Balanant (MoDem, Finistère), non soutenu par le gouvernement. Au cours d'une mission relative au harcèlement scolaire, le député a constaté « le besoin de réinvestir en faveur de la médecine scolaire dans notre pays ».
« Les médecins scolaires sont l’un des moyens de lutter contre le harcèlement scolaire. Il est très important d’avoir suffisamment de médecins scolaires, pour qu’ils aient le temps de s’occuper des élèves et de gérer la question du harcèlement », a-t-il indiqué lors de l'examen en première lecture en séance publique. Selon l'exposé des motifs de l'amendement, « redonner de l’attractivité aux professions de la médecine scolaire permettrait de placer cette dernière en mesure d’accomplir pleinement ses missions primordiales ». Le texte doit toutefois passer devant les sénateurs, qui pourront y apporter des modifications.
Un tiers de postes vacants
Un autre amendement, proposant une hausse des crédits de trois millions d'euros, avait précédemment été rejeté. Les deux syndicats représentatifs des médecins de l’Éducation nationale, le SNMSU-UNSA et le SNAMSPEN (Sgen-CFDT), demandant de longue date des revalorisations, avaient alors écrit à tous les députés pour leur demander de soutenir cet amendement, parlant « d'une vraie mesure de sauvetage pour le corps des médecins scolaires ».
Depuis 2013, les effectifs de médecins scolaires ont chuté de 15 % alors que le nombre d'élèves a légèrement augmenté, et un poste médical sur trois est vacant, rappelait la Cour des comptes dans un rapport rendu en juin. Fin 2018, l'Éducation nationale emploie 966 médecins, soit 12 572 élèves à charge en moyenne (premier et second degrés, public comme privé). En parallèle, leur rémunération est liée à une grille indiciaire, qui commence à 2 160 euros brut mensuels en début de carrière, pour aller jusqu'à 5 000 euros en fin de carrière.
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