Contre le méningocoque C, la stratégie définie en 2010 qui consiste à vacciner tous les enfants de 12 mois avec une injection d’un vaccin conjugué et à proposer une injection de rattrapage pour tous les « enfants » jusqu’à 24 ans a été à l'évidence un échec.
« L’immunité de groupe espérée (le vaccin conjugué est efficace sur le portage des souches, nasopharyngé, réduisant ainsi la circulation bactérienne), qui devrait protéger les moins de un an, les plus vulnérables, ne s’est pas produite - au contraire ! - puisque le nombre de méningites à méningocoque C n’a pas diminué et que le nombre de nouveaux cas avant l’âge de un an a même augmenté », regrette le Pr Joël Gaudelus, chef de service de pédiatrie à l’hôpital Jean Verdier (Bondy). Un phénomène lié à l’insuffisance de la couverture vaccinale en France : seulement 70 % des enfants de 2 ans sont vaccinés, 32 % des 10-14 ans, 23 % des 15-19 ans et 6 % des 20-24 ans. À l’inverse de ce que connaissent les Pays-Bas par exemple, où la vaccination massive (à 94 %) des 2-18 ans a permis, via l’immunité de groupe, une chute du nombre de méningites à méningocoques C, de plus de 90 %, chez les moins de un an, pourtant non vaccinés.
Une injection à 5 mois
Pour pallier ce déficit de protection des moins de un an, les nouvelles recommandations conseillent d’ajouter une injection à 5 mois, du vaccin antiméningococcique C conjugué à l’anatoxine tétanique, le seul qui ait montré une immunogénicité suffisante avec une dose à cet âge. C'est l'une des modifications les plus importantes du nouveau calendrier vaccinal*. Le Haut Conseil insiste par ailleurs sur la nécessité de vacciner le réservoir, c’est-à-dire les adolescents et les adultes jeunes, cibles préférentielles du second pic d’incidence de la maladie. Celle-ci est imprévisible, de diagnostic difficile à son début et tout retard au diagnostic accroît le risque de séquelles (le décès dans 15 % des cas), évitables si l’on vaccinait la cible vaccinale. On compte 400 à 600 infections invasives à méningocoques par an (0,8/100 000) en France dont 20 à 25 % sont dues au méningocoque C, l’incidence étant de 2,4/100 000 avant un an.
BCG et vaccin antipneumococcique
Autre mise au point, pour le BCG, qui certes n’est plus disponible en ville depuis quelque temps, mais dont il faut savoir que la réalisation est aujourd’hui différée, entre un et deux mois (et non plus à la naissance ou aux premiers contacts). À cela, plusieurs raisons : un, la faible endémicité de la tuberculose (7,1/100 000 personnes en France en 2015) ; deux, la nécessité de poursuivre la vaccination des enfants à risque (ce sont les indications du BCG). Trois, vacciner dans le premier mois augmente le risque de BCGite disséminée et de décès (au moins chez les enfants porteurs d’un déficit immunitaire portant sur les cellules T, dépisté le plus souvent entre 4 et 6 mois). Enfin, l’intradermoréaction (IDR) qui était recommandée avant la vaccination à partir de l’âge de 3 mois est maintenant repoussée après 6 ans.
Dernière nouveauté, qui concerne la vaccination antipneumococcique, indiquée pour les enfants de plus de 5 ans et les adultes considérés comme à risque de contracter une infection invasive à pneumocoques parce que porteurs d’une maladie telle que : cardiopathie congénitale cyanogène, asthme sévère sous traitement continu, insuffisance rénale, brèche ostéo-méningée, déficit immunitaire, implant cochléaire, etc. « Ces personnes à risque doivent être vaccinées en commençant par le "vaccin 13 Valent" conjugué (Prévenar), efficace sur le portage, puis, deux mois plus tard, par le 23 valent non conjugué (Pneumo23) », rapporte le Pr Gaudelus. Sachant que la presque totalité (91 %) des enfants de moins de deux ans sont actuellement déjà vaccinés par Prévenar.
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