Le consensus n’aura tenu que quelques semaines. Et la France offre à nouveau le spectacle d’un pays divisé face à une échéance pourtant cruciale. Dans et hors l'Hémicycle, le florilège des arguments échangés est édifiant. « Faute très grave », « gestion calamiteuse », « injonctions contradictoires », « méthodes autoritaires »... Escalade verbale d’autant plus regrettable que l’opportunisme motive la plupart de ces critiques. La reprise va correspondre à une crise économique d’une intensité sans précédent, avec de surcroît un risque non négligeable de rebond de l’épidémie. De part et d’autre de l’échiquier politique, l’occasion est trop belle de se singulariser et de laisser le gouvernement se débrouiller seul d’une situation impossible.
Pour excessive qu’elle soit, la controverse obéit aussi à de plus nobles motifs. Après la phase aiguë, il est normal que la démocratie reprenne ses droits, d’autant que se profilent des projets, qui quoiqu’utiles, ne sont pas sans incidence pour les libertés individuelles. C’est aussi l’heure d’un premier bilan. Sur les masques, les tests ou les décès à déplorer, la comparaison de la France avec ses voisins n’est pas toujours si flatteuse. Et un droit d’inventaire s’impose.
Pour l’heure, « Le Quotidien » se démarque cette semaine de ce french bashing. Foin de l’autodénigrement (il sera toujours temps d’y revenir…), nos journalistes ont préféré focaliser sur ces nouvelles dynamiques qui – nécessité fait loi — ont éclos face à l’adversité. Pendant cette crise, on a beaucoup incriminé la bureaucratie et l’inertie. Mais on a aussi vu s’inventer des projets, dont les acteurs de santé ou les élus locaux sont à l’origine. Parmi eux, citons les collaborations inédites public-privé, saluées par le président lui-même, le développement de l’interpro ou la libération des énergies à l’hôpital. Çà et là des acteurs de terrain ont pris des initiatives pour travailler ensemble. Et cela pourrait augurer de développements fructueux passé la bourrasque.
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