« Sauvez le cœur des femmes »

Chaque année, 36 000 infarctus

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Publié le 05/10/2017
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En France, une femme sur trois meurt d’une maladie cardiovasculaire soit huit fois plus que du cancer du sein.

Face à la croissance des maladies cardiovasculaires chez les femmes de plus en plus jeunes (en moyenne entre 40 et 50 ans), la fondation Ajila met en œuvre tous les moyens pour informer ces dernières des risques qu’elles encourent et les inciter à prendre soin de leur cœur. « La pose de stent chez des jeunes femmes âgées d’une trentaine d’années cumulant des facteurs de risque, notamment, tabagisme et contraception hormonale, n’est plus rare aujourd’hui », souligne Isabelle Weill, présidente d’AJILA. Chez les femmes les signes précurseurs d’infarctus sont atypiques : des maux d'estomac ou des douleurs dans le dos, mis sur le compte, à tort, du stress ou du surmenage. Chaque année, on dénombre 36 000 infarctus chez les femmes, soit une victime toutes les 6 minutes.

Cibler les jeunes femmes

Les premiers résultats d'une enquête épidémiologique menée sur plus de 7 000 femmes montrent le grand décalage entre la perception des maladies cardiovasculaires chez les femmes et la réalité. Une femme de 60 ans est deux fois plus avertie de ses risques cardiovasculaires qu’une femme de 30 ans. Mais 60 ans c’est déjà trop tard ! Les femmes victimes d’infarctus ont en moyenne entre 40 et 50 ans. Autre résultat inquiétant de l’enquête : 40 % des femmes ayant répondu ne connaissent pas leurs indicateurs santé (cholestérolémie, glycémie, tension et IMC), notamment, les femmes fumeuses. Or, 85 % des victimes d’infarctus du myocarde de moins de 45 ans sont fumeuses. Ces premières conclusions confirment la nécessité de renforcer tous les axes de prévention cardiovasculaire, puisque les femmes sous-estiment leurs risques. Les maladies ou risques que les femmes redoutent le plus sont d’abord les accidents de la route (près de 23 %), puis le cancer du sein (21,67 %) et les AVC (21 %). L’infarctus n’arrive qu’en 4e position. Alors qu’en 15 ans, le nombre d’hospitalisations pour un infarctus chez les femmes de moins de 50 ans a triplé.

Christine Fallet

Source : Le Quotidien du médecin: 9607