Les questions de politique de santé laissent rarement indifférentes le monde politique. Question de charge émotionnelle sans doute. Et de dimension anxiogène aussi. Qu’il s’agisse des dépassements d’honoraires, des déserts médicaux, des restructurations hospitalières ou du tiers payant, en France le sujet a bien des fois, enflammé l’hémicycle. Ces dernières semaines, c’est plutôt chez nos voisins que la polémique enfle. Attention danger : la controverse pourrait mettre à rude épreuve la cohésion des équipes au pouvoir.
En Grande-Bretagne, la situation critique du National Health Service fait des vagues : défections, reports d’interventions, manifs, attaques en règle de l’opposition et pour ne rien arranger tweet assassin balancé depuis l’Amérique par un Donald Trump qui n’en rate jamais une… A Londres, l’affaire menace désormais la solidarité gouvernementale, le bouillant ministre des Affaires étrangères, Boris Johnson, s’apprêtant à réclamer -d’une Theresa May réticente- une enveloppe supplémentaire pour soutenir le système de santé…
Situation plus brillante outre-Rhin, mais pas moins complexe. Pendant des mois, les négociations sur la « GroKo » -cette nouvelle coalition entre conservateurs et socio-démocrates- ont achoppé sur la dualité des caisses privées et publiques, avec en toile de fond la question de l’harmonisation des tarifs médicaux. Finalement, la CDU de la chancelière gardera le portefeuille de la santé, mais le SPD allemand a eu en partie gain de cause sur sa revendication phare. Les médecins devront rester sur leur garde.
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