Claude Évin refuse de privilégier le secteur public

DEUX MOIS après son élection à la tête de la FHF, Frédéric Valletoux, qui préside la FHF Ile-de-France pour encore quelques mois, s’est félicité d’un réchauffement des relations entre les hôpitaux franciliens, l’AP-HP (Hôpitaux de Paris) et l’ARS d’Ile-de-France. Il s’est en revanche montré offensif à l’encontre des cliniques privées. « Le public et le privé ne remplissent pas les mêmes missions, ils n’accueillent pas les mêmes patients, et ils ne sont pas soumis aux mêmes charges », a déclaré le maire (UMP) de Fontainebleau.

Frédéric Valletoux a ouvertement appelé les patrons d’ARS à favoriser les hôpitaux publics lors de l’attribution des crédits. Le « FIR » (fonds d’intervention régional) ne doit pas servir à financer le secteur commercial, a-t-il dit. La plateforme que dévoilera la FHF mi-décembre « permettra de remettre les pendules à l’heure », a ajouté Frédéric Valletoux, pour qui « seuls les établissements publics sont légitimes pour garantir la pérennité des missions de service public ».

Le privé incontournable.

Le directeur général de l’Agence régionale de santé (ARS) d’Ile-de-France, convié au colloque, a pris les hôpitaux à rebrousse poil. « La place du privé est devenue incontournable dans tous nos territoires, notamment en chirurgie. Regardons la réalité en face », a déclaré Claude Évin. L’ancien ministre a lui-même présidé la FHF entre 2004 et 2009. À ses yeux de DG d’ARS, l’hospitalocentrisme, « réflexe de l’ancien temps », a vécu. L’hôpital doit changer de « paradigme ». C’est-à-dire sortir de son isolement - « Les établissements ne peuvent répondre isolément aux besoins. Il est nécessaire de créer des filières lisibles et sécurisées intégrant le médicosocial et l’ambulatoire ». Et maîtriser ses dépenses, puisqu’en Ile-de-France, « le pari sur la croissance d’activité n’est pas porteur ». « La collectivité n’a plus les moyens de soutenir les établissements en difficulté comme par le passé », a ainsi mis en garde Claude Évin.