Un sondage « Le Quotidien-IFOP »

Collège AOC : le « BLOC » en passe de gagner son pari

Publié le 21/09/2010
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Crédit photo : S. toubon/« le quotidien »

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Crédit photo : S. Toubon/« le Quotidien »

RÉALISÉ auprès de 633 médecins libéraux par l’IFOP, le sondage (1) publié aujourd’hui par « le Quotidien » réserve une belle surprise aux responsables du BLOC, structure syndicale qui regroupe des anesthésistes, des obstétriciens et des chirurgiens (AOC).

Alors que les médecins vont commencer à voter pour les élections aux unions régionales des professionnels de santé, (URPS), cette organisation qui s’est créée pour l’occasion et dont l’objectif avoué est d’obtenir la représentativité syndicale, pourrait recueillir 20 % des suffrages qui s’exprimeront dans le collège des spécialistes à plateaux techniques lourds.

Rien n’est acquis cependant. On sait en en effet que selon le décret du 28 mai (paru au « J. O. » le 30 mai), seront reconnues représentatives les organisations syndicales qui auront obtenu au moins 10 % des voix au niveau national. Chez les spécialistes, seront pris en compte les résultats réalisés conjointement dans les deux collèges : celui des plateaux techniques lourds et celui des spécialistes, hors plateaux techniques. Or, le « BLOC » qui ne peut par définition que se présenter dans le premier de ces collèges, devra recueillir plus de 30 % des voix – ceci pour atteindre l’objectif qu’il s’est fixé : la représentativité syndicale, ce qui lui permettrait de participer aux négociations conventionnelles.

Mais il est évident que ce sondage lui donne beaucoup d’espoirs. Cette organisation se situe au même niveau, ou peu s’en faut, que les autres syndicats qui ont, eux, pignon sur rue depuis longtemps. Elle menace ainsi la Fédération des médecins de France (FMF, 21 % d’intentions de vote) et le Syndicat des médecins libéraux (SML, 23 %) et n’est pas vraiment distancée par la Confédération des syndicats médicaux français (CSMF, 25 %). Le nombre important de médecins qui ne se prononcent pas (18 %) est sans doute de nature à renforcer la détermination des responsables de ce syndicat.

Résultats médiocres pour la FMF.

Dans les autres collèges, le suspens est moindre.

Ainsi chez les généralistes, MG-France fait la course en tête avec 33 % des intentions de vote mais on se rappellera qu’il y a quatre ans, lors du précédent scrutin, ce syndicat recueillait dans le dernier sondage publié par « le Quotidien » (édition du 18 avril 2006) 41 % des suffrages.

La CSMF arrive en deuxième position mais 11 points derrière MG-France tandis que la FMF, talonnée par le SML, peut être légitimement déçue, puisqu’elle n’obtient que 17 % des intentions de votes – rappelons que ce syndicat, depuis le précédent scrutin, a été rejoint par Espace Généraliste pour qui plus de 10 % des médecins avaient voté en 2006.

Chez les spécialistes, hors plateaux techniques, la donne n’a guère changé en quatre ans : la CSMF reste largement en tête avec 43 % des intentions de vote, loin devant les autres syndicats. On s’étonnera cependant, dans ce collège, que le SML devance la FMF, ce qui n’est pas habituel.

Mais sans doute la création du collège supplémentaire de spécialistes à plateaux techniques, explique-elle, en partie ce résultat médiocre pour la centrale du Dr Jean Claude Régi.

Enfin, on notera que 44 % des médecins affirment qu’ils ne voteront pas. L’abstention monte au fil des scrutins mais reste largement inférieure à celle mesurée dans la plupart des autres élections professionnelles.

(1) Étude réalisée par l’IFOP pour « le Quotidien du Médecin » d’après un échantillon de 633 médecins, représentatif des médecins libéraux. Ont été interrogés 300 médecins généralistes et 333 médecins spécialistes (dont 100 médecins appartenant au collège électoral AOC).

La représentativité a été assurée par la méthode des quotas (sexe, spécialité) après stratification par région et catégorie d’agglomération. Les interviews ont eu lieu par téléphone sur le lieu de travail des personnes interrogées du 8 au 15 septembre 2010. L’IFOP rappelle que les résultats de cette enquête doivent être interprétés comme une indication significative de l’état des rapports de force actuels et ne constituent pas un élément prédictif de l’issue du vote.

JACQUES DEGAIN

Source : Le Quotidien du Médecin: 8819