LE COLLECTIF interassociatif sur la santé (CISS) lance une grande consultation en ligne des Français autour du thème « Santé solidaire en danger ? ». Menée avec l’institut LH2, celle-ci est ouverte jusqu’au 31 janvier 2010 sur le site www.santesolidaireendanger.org. Le CISS, qui rassemble une trentaine d’associations de patients, espère faire prendre conscience à la population et aux pouvoirs publics de l’urgence de rouvrir le débat sur le financement des dépenses de santé. À l’occasion du lancement de cette consultation, le CISS a présenté les résultats d’un sondage réalisé par l’institut LH2 les 30 et 31 octobre par téléphone auprès d’un échantillon de 1 008 personnes représentatif de la population française âgée de 18 ans et plus. Il en ressort que huit Français sur dix ont noté ces dernières années une baisse des remboursements de la Sécurité sociale. Pour faire face à la croissance des dépenses de santé, 52 % des Français se disent prêts à privilégier le « financement collectif » via une hausse des cotisations sociales, des impôts ou des taxes. Quelque 36 % des personnes sondées estiment préférable que chacun prenne en charge une part croissante de ses frais de santé « de façon individuelle » par des contrats d’assurance ou des mutuelles tandis que 12 % ne se prononcent pas. Près de la moitié des Français (45 %) seraient prêts à accepter des contraintes « pour une meilleure organisation et efficacité du système de santé » telle que la fin de la liberté de choix de leur médecin. Ils sont 52 % à se déclarer favorable à l’imposition de contraintes aux médecins telle que la fin de la liberté d’installation.
Les promesses présidentielles.
L’analyse de ce sondage montre une fracture générationnelle. Les Français les plus jeunes (24-35 ans) sont plus favorables (42 %) que leurs aînés (28 % pour les 50 à 64 ans) à un financement individuel des dépenses de santé. Le " collectif santé solidaire en danger " espère aboutir à l’ouverture d’une réforme de financement de la Sécurité sociale. « Le transfert de charges de l’Assurance-maladie vers les complémentaires accentue les inégalités devant la santé et n’apporte pas de réponse structurelle durable à la question du manque de ressources pour l’Assurance-maladie de base, constate le CISS. Le président de la République a promis à deux reprises au moins depuis 2007 d’ouvrir un débat national sur la part des dépenses de santé couverte par une assurance solidaire et la part qui doit être couverte par une assurance privée. Cette promesse n’a pas été tenue ». Le collectif souligne que le désengagement de l’Assurance-maladie a fait porter ces cinq dernières années une charge plus grande par les usagers avec la multiplication des forfaits et franchises (un euro sur les consultations et actes de biologie et radiologie en 2004, forfait de 18 euros sur les actes lourds en 2005, franchises sur les médicaments, actes paramédicaux et frais de transport en 2007), les déremboursements de médicaments et l’essor des dépassements d’honoraires.
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