En Île-de-France, la tension épidémique se fait de plus en plus forte à tel point que l'état-major de l'Assistance publique-Hôpitaux de Paris (AP-HP) a lancé ce mardi 26 janvier un appel clair au reconfinement.
« Si on ne fait rien, on risque une nouvelle vague et le débordement des hôpitaux », a alerté lors d'un point presse le Pr Bruno Riou, directeur médical de crise du CHU francilien. Le responsable se dit « en faveur d'une décision le plus rapidement possible », qu'il s'agisse d'un confinement strict comme au printemps ou alors aménagé comme à l'automne. « Nos réanimations commencent à être très impactées », a-t-il déclaré.
Au moment où s'exprimaient les différents responsables, le Pr Frédéric Batteux, directeur de la stratégie et de la transformation de l’AP-HP, faisait état de 547 patients en réanimation sur la région dont 219 dans les établissements du CHU. « C'est une progression nette de 64 patients en 10 jours avec une cinquantaine d'entrants en moyenne par jour », précise l'épidémiologiste.
Le variant anglais en hausse
« Nous sommes dans la même situation que le 11 octobre dernier », soit 20 jours avant le premier reconfinement, fait état le Pr Frédéric Batteux. Selon les projections, l'Île-de-France atteindrait entre 750 et 900 patients en réanimation d'ici au 5 février et entre 2 500 et 3 200 patients en hospitalisation complète d'ici quinze jours. « L'histoire est en train de se répéter », constate avec amertume le PU-PH.
La circulation des variants du virus est aussi une source d'inquiétude pour les responsables de l'AP-HP. « On observe une augmentation du variant anglais depuis le 1er janvier et une apparition du variant sud-africain », constate le Pr Catherine Paugam, directrice générale adjointe. Selon une enquête réalisée entre le 11 et le 21 janvier, la prévalence de la souche britannique était de 9,4 % en Île-de-France. La dernière enquête réalisée les 7 et 8 janvier faisait état de 2,5 % de présence à l'échelle nationale.
En parallèle, la vaccination suit son cours à l'AP-HP. Environ 41 000 personnes avaient été vaccinées par le CHU francilien au moment du point presse, dont les trois-quarts sont des patients et le reste des professionnels de santé.
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