Dans son livre (« Révolution », XO éditions), ou les entretiens qu’il accorde, Emmanuel Macron évoque volontiers son épouse Brigitte, mais on ne trouve nulle trace de sa famille. « À lire tous ces articles, se désole sa maman, le Dr Françoise Noguès, Emmanuel n’a pas de famille »*. Un silence que ce médecin-conseil retraité de la CPAM de la Somme ressent comme « un crève-cœur », alors qu’elle avait opté pour un mi-temps professionnel afin de mieux se consacrer à ses enfants.
Or, la famille Macron existe bel et bien et elle se signale par ses membres qui sont à peu près tous médecins. À commencer par le père, le Pr Jean-Michel Macron, PU-PH et chef du service de neurologie du CHU d’Amiens.
Les biographes de son fils tracent de lui le portrait d’un intello pur et dur, un peu introverti, qui a toujours beaucoup lu. Et « un tantinet allergique à tout ce qui est un peu show-biz, à sa vie médiatique »*. Il trouve la politique « extrêmement destructrice »* et n’a « pas un grand respect pour ce milieu »* Le Pr Macron ne s’est montré à aucun meeting, ni n’a répondu à aucun média. Au « Quotidien » qui lui demande si sa paternité présidentielle affecte sa chefferie de service, il répond juste : « Professionnellement, cela ne change rien, ni avec les patients, ni avec l’équipe soignante. Mon vécu personnel est de l’ordre du privé et ne peut intéresser que la presse people à laquelle "le Quotidien" n’appartient pas. » Dont acte.
« La politique, que des menteurs ! »
Le Dr Françoise Noguès, dont le PU-PH a divorcé en 2010 (pour épouser le Dr Hélène Joly, psychiatre au CHS Pinel-Dury, dans la banlieue d’Amiens), n’est guère plus loquace, même si elle s’est montrée sur le devant de la scène lors du grand meeting de Bercy, le 17 avril. Elle n’a donné qu’une interview, à un magazine italien (Vogue Italie) : « Manu n’a commencé à marcher que vers l’âge de deux ans, y confie-t-elle. Alors, son slogan de campagne « En marche ! », ça me fait doucement rigoler ! » Et de conclure : « Mais bon, c’est de la politique, on sait tous comme ça fonctionne… Que des menteurs ! » Après de tels propos, l’équipe de campagne n’a probablement pas insisté pour que la maman du candidat intervienne à nouveau dans les médias.
Cette distance, pour ne pas dire ce dégoût manifesté par les parents à l’égard du jeu politico-médiatique, on le retrouve chez la sœur et le frère, également médecins : « Je ne souhaite pas m’exprimer auprès de la presse sur quelque sujet que ce soit, déclare au « Quotidien » le Dr Estelle Macron, néphrologue à Colomiers (Haute-Garonne), justement dans l’espoir de ne pas subir les conséquences du contexte actuel dans ma vie quotidienne, professionnelle et personnelle. »
Quant au Dr Laurent Macron, radiologue à St Denis, avec lequel Emmanuel partageait son appartement d’étudiant à Paris, il a assisté à certains meetings, mais sans jamais s’exprimer sur son frère. À chaque appel d’un journaliste, il coupe net la communication.
Son épouse le Dr Sabine Aimot-Macron, également médecin, gynécologue à Paris, ou sa tante, le Dr Marie-Christine Noguès, ophtalmologue à Amiens, refusent également toute communication sur leur beau-frère ou leur neveu. Les autres cousins et cousine professionnels de santé, de même que la belle-fille, le Dr Laurence Auzière, cardiologue à Vincennes, ne sont pas davantage joignables.
« Vilain petit canard »
Seule à rompre la règle de discrétion (au demeurant parfaitement légitime, de la part d’une famille qui entend préserver son intimité), la tante Françoise, sœur du Pr Jean-Michel Macron, qui, elle, n’est pas médecin, mais pharmacienne, dans l’Oise et s’exprime au sujet d’une famille aussi médicale que les Macron.
Interrogée il y a un an par « le Quotidien », elle expliquait : « En fait, on ne peut pas parler à notre sujet d’une dynastie médicale Macron, puisqu’aucun de nos parents, à Jean-Michel et moi, pas plus qu’aucun de ceux de Françoise (Noguès, NDLR), n’étaient des professionnels de santé. Simplement, nos frères et sœurs, neveux et nièces, ont tous opté pour la médecine, tantôt par hasard, tantôt par imitation, tantôt par vocation. Et nous n’avons compté qu’une exception parmi nous, avec Emmanuel. Celui que nous appelions en plaisantant dans les réunions de famille le vilain petit canard ! »
*Anne Fulda, Emmanuel Macron, « Un jeune-homme si parfait », éditions Plon. Lire aussi Candice Nedelec, « Les Macron », Fayard.
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