La militante féministe, sociologue et cofondatrice du Planning familial, Évelyne Sullerot, est décédée vendredi des suites d'un cancer, à l'âge de 92 ans. « Figure du féminisme, co-fondatrice du Planning, ses combats doivent continuer de nous inspirer », a réagi sur Twitter Pascale Boistard, ancienne secrétaire d'État aux Droits des femmes, aujourd'hui chargée des Personnes âgées.
Évelyne Sullerot nous a quittés. Figure du féminisme, co-fondatrice du @leplanning, ses combats doivent continuer de nous inspirer
— Pascale Boistard (@Pascaleboistard) 4 avril 2017
Née en 1924 à Montrouge, près de Paris, Évelyne Sullerot, sociologue et chercheuse, se définissait comme « une éveilleuse ». Dans les années d'après-guerre, jeune mère et professeur, elle s'interrogeait sur les freins empêchant les femmes d'accéder à davantage d'autonomie et de pouvoir au sein du couple et dans la société.
En 1956, avec la gynécologue Marie-Andrée Lagroua Weill-Hallé et le médecin Pierre Simon, elle fonde l'association Maternité heureuse, pour promouvoir le contrôle des naissances, qui deviendra en 1960 le Mouvement français pour le Planning familial. « Je ne suis pas outrageusement féministe, mais je trouve que dans ce pays où les femmes sont considérées comme majeures, puisqu’on leur confère le droit de vote, ce serait d’abord aux femmes de venir dire leur point de vue sur ce qui les intéresse avant tout », écrivait-elle dans une lettre adressée à Marie-Andrée Lagroua Weill-Hallé.
Le combat pour l'accès à la contraception
La ministre de la Santé Marisol Touraine a loué le combat pionnier pour l'accès à la contraception.
Je rends hommage à Évelyne Sullerot qui s’est battue toute sa vie pour améliorer l'accès à la contraception et la planification familiale
— Marisol Touraine (@MarisolTouraine) 4 avril 2017
De 1974 à 1989, Évelyne Sullerot fonde et préside les Centres Retravailler, centres d'orientation professionnelle pour aider les femmes à retrouver un emploi après les aléas de la vie. « Devenue sociologue, elle portera son énergie sur les questions du travail des femmes, de l'emploi, et de la formation professionnelle », souligne dans un communiqué le Planning familial.
Évelyne Sullerot s'était éloignée du mouvement féministe ces dernières années. Épousant la cause des pères privés de leurs enfants, elle s'était notamment rapprochée de l'association SOS Papa.
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