Le 18 septembre 2018, la ministre de la Santé Agnès Buzyn a demandé un état des lieux de l'accès à l'IVG en France aux agences régionales de santé (ARS). Déjà en 2015, les agences avaient été mises à contribution par le ministère, quand Marisol Touraine, à la suite du lancement du plan national pour l'accès à l'IVG, leur avait rappelé leurs obligations de garantir l'accès même en période de sous-effectifs, notamment durant l'été.
Qu'en est-il aujourd'hui 3 ans plus tard ? Des pistes d'amélioration leur avaient été vivement notifiées, entre autres optimisation des permanences téléphoniques d'information, mise en place d'un fonctionnement en réseau, recensement des structures opérationnelles durant l'été.
Sur les 10 ARS contactées par « le Quotidien », quatre ont répondu à l'appel : Ile-de-France (IDF), Provence-Alpes-Côte d'Azur (PACA), Centre-Val de Loire et Auvergne-Rhône-Alpes (ARA).
L'état des lieux rapporte un recours à l'IVG oscillant entre 13,1/1 000 grossesses (ARA, 2015) et 20,5/1 000 (PACA, 2017), en passant par 17,1/1 000 (2015) pour l'Ile-de-France, le chiffre national étant de 14,4/1 000 en France métropolitaine.
Depuis 2015, les ARS participantes ont soutenu un fonctionnement en réseau, souvent préexistant, par exemple en IDF le réseau entre la ville et l'hôpital pour l'orthogénie (REVHO) ou les réseaux de périnatalité, notamment le réseau Méditerranée en PACA.
Conséquence directe de l'activité de ces réseaux, les IVG hors hôpital sont en hausse, principalement les IVG médicamenteuses. En région PACA, depuis 2015, la proportion d'IVG médicamenteuses est passée à 70 %. « De plus en plus d'IVG sont réalisées en libéral par les médecins généralistes, les gynécos et les sages-femmes (SF) », souligne la responsable PACA. Les SF libérales et en centres périnataux de proximité ont largement investi cette nouvelle compétence donnée en 2016.
Des plateformes d'information
L'IVG instrumentale sous anesthésie locale (AL) est en expansion, rapporte le Dr Luc Ginot de l'ARS IDF. En PACA, des formations à ce type d'intervention se développent à l'AP-HM à Marseille. Et depuis 2018, en Centre-Val de Loire, le planning 45 en tant que centre de santé est autorisé à réaliser des IVG instrumentales sous AL.
L'accès en période estivale a fait l'objet de dispositifs particuliers, notamment en ARA et en PACA, où sont recensés avant l'été les fermetures totales ou partielles des services ainsi que les congés des médecins libéraux. En IDF, c'est tout au long de l'année qu'un système de suivi en direct des places disponibles sur la région a été mis en place via une plateforme d'information destinée aux professionnels de santé.
L'accès à l'information des femmes a aussi été renforcé grâce à la mise en place de plateformes régionales d'échanges, comme en ARA (association PLEIRAA), en IDF (www.ivglesadresses.org), en Centre-Val de Loire (« contraception-IVG-sexualité »). À noter, les ARS ont également travaillé sur des protocoles d'alerte-urgence face à des difficultés d'accès en cas de grossesse tardive, notamment en Centre-Val de Loire et en ARA.
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