Autoriser les opticiens à contrôler l'acuité visuelle sur place dans les établissements d'hébergement pour personnes âgées dépendantes (EHPAD) ? C'est l'une des propositions de loi (PPL) soumises à l'Assemblée nationale le 28 novembre afin d'améliorer la correction des troubles réfractifs (myopie, hypermétropie, astigmatisme) des sujets âgés.
L'objectif est d'ouvrir les EHPAD pour que les professionnels de santé viennent à la rencontre des résidents « plutôt que d'attendre que des personnes âgées en perte d'autonomie aillent au devant du monde médical », est-il argumenté, tout en maintenant l'obligation d'une consultation médicale en ophtalmologie datant de moins de 3 ans.
Une filière dépassée
Alors que la filière visuelle peine à donner accès aux soins, avec un délai moyen de 52 jours pour un RDV en ophtalmologie, « le problème est encore plus aigu chez nos aînés, en particulier ceux qui sont hébergés au sein d'un EHPAD, pour qui l'accès aux soins ophtalmologiques nécessite une mobilité accompagnée », souligne le rapport soumis aux parlementaires.
Près de 40 % des sujets âgés de plus de 78 ans n'ont pas de lunettes adaptées à leur vue, a rapporté tout récemment l'étude Inserm Aliénor. Le problème était d'autant plus prégnant dans l'étude chez les personnes examinées dans leur lieu de vie par rapport à celles ayant pu se déplacer en consultation.
Depuis 2017, les opticiens sont autorisés à réaliser des tests d'acuité visuelle dits de « réfraction » mais seulement dans leur boutique, même s'ils sont par ailleurs autorisés à proposer d'autres services à domicile ou dans un EHPAD.
Un contexte favorable avec le panier « 100 % santé »
L'objectif « ne vise qu'à ouvrir la possibilité de réaliser ces tests au sein des EHPAD pour les résidents ayant eu obligatoirement un examen ophtalmo datant de moins de 3 ans », est-il indiqué, et « ne remet pas en cause l'exclusivité de la prescription primaire par les ophtalmologues ».
Cette PPL s'inscrit dans le cadre du projet de loi de financement de la sécurité sociale (PLFSS) pour 2019 qui prévoit un accès à des soins pris en charge à 100 % dans le domaine de l'optique, de l'audiologie et du dentaire. Cette offre « 100 % santé » devrait être disponible à partir du 1er janvier 2020 pour les équipements d'optique.
En optique, le panier « 100 % santé » défini à l'issue des négociations avec les professionnels comprendra : la monture avec un prix inférieur ou égal à 30 euros. Chaque opticien aura au minimum 17 modèles différents de montures adultes « 100 % santé » en deux coloris différents ; les verres traitant l'ensemble des troubles visuels ; l'amincissement des verres en fonction du trouble, le durcissement des verres pour éviter les rayures, le traitement antireflet.
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