Des plans de santé vendus avec les carottes et les oignons : le ballon d’essai a été lancé dans 79 points de ventes implantés dans le nord et le centre de la péninsule italienne. L’idée est de séduire les deux millions de consommateurs des magasins Coop (coopératives) situés dans ces régions avant d’étendre la prospection.
Les trois formules de « plan de santé » peaufinés par Faremutua (société de secours mutuel) s’adressent aux personnes âgées de moins de 80 ans. En pratique, les consommateurs italiens payeront directement à la caisse des supermarchés leur « package santé » incluant des consultations et examens (effectués dans le public et auprès de structures conventionnées avec un des leaders de l’assurance complémentaire santé).
L’offre de base à 10 euros par an garantit le remboursement du ticket modérateur pour certaines visites et examens de dépistage, l’assistance médicale après hospitalisation ou encore des conseils médicaux téléphoniques 24H/24... La deuxième formule, calibrée à 120 euros par an, étoffe l’offre basique avec des IJ pendant un mois pour une intervention chirurgicale majeure, de la kinésithérapie en cas d’accident et des tarifs préférentiels sur les visites des spécialistes ! La formule santé « top », à 220 euros par an, prévoit de fortes réductions sur les prestations dentaires et ajoute un programme d’assistance individuelle pour les personnes dépendantes...
Modèle en cause
« Notre objectif n’est pas de remplacer la Sécurité sociale italienne mais d’offrir un système complémentaire sur la base du secours mutuel qui permet d’obtenir plus en payant moins », prétend Marco Gaiba, président de Faremutua. Son but serait d’offrir un service « vraiment utile, qualifié et approuvé par les Coop, pour des milliers de personnes qui ont du mal à se soigner ou doivent renoncer aux soins médicaux pour des raisons économiques ». Près de 9 millions de transalpins renoncent aujourd’hui à des soins ou se tournent vers des pays qui délivrent des prestations « low cost », notamment en Europe de l’Est.
Vrai service ou miroir aux alouettes ? En période de crise, les formules santé proposées par Faremutua pourraient en tout cas faire recette, même si le contenu réel de ces propositions soulève déjà une polémique. « Proposer une formule à 10 euros en supermarché en échange du remboursement intégral des tickets modérateurs et des examens ne tient pas la route. Le modèle économique sur le long terme de Faremutua est condamné » estime un assureur privé sous couvert d’anonymat. « Nous tablons sur la quantité pour garantir les remboursements », rétorque Marco Gaiba.
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