Désert médical : un collectif réclame la formation de 200 médecins supplémentaires en Centre-Val de Loire

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Publié le 25/11/2021

Crédit photo : Phanie

Alors que la lutte contre la désertification médicale devient une urgence pour beaucoup de collectivités locales, un collectif intitulé « #200 médecins » soutenu par l'Association des médecins urgentistes de France (Amuf) et le collectif national Pass-L.AS vient de lancer une pétition pour réclamer à l'État la formation de 200 médecins supplémentaires pour la région.

En effet, l'accès aux soins une préoccupation des habitants du Centre-Val de Loire. Selon les auteurs de la pétition, la région a la plus faible densité médicale de France. « Depuis des années, on n'y forme pas assez de médecins, peut-on lire dans la pétition. Cette pénurie orchestrée dans l'idée de faire des économies de santé a dépassé ses objectifs et induit l'effondrement de notre système de santé, mettant en situation de danger les habitants de cinq départements sur six de la région Centre-Val de Loire. Il faut en grande urgence rattraper et compenser le retard cumulé de notre territoire. »

Une pénurie de praticiens de ville qui a des conséquences sur l'hôpital. « Beaucoup d'usagers ne parviennent plus à trouver de médecin généraliste, il devient très compliqué d'obtenir un rendez-vous pour certains examens, et tout cela se répercute sur les Samu qui sont constamment débordés, explique le Dr Stéphane Bathellier, responsable du Samu du Loiret, porte-parole du collectif à France Bleu. Il y a urgence à agir, il faut un réel effort de rattrapage et c'est le sens de cette pétition. »

Capacité de formation

La formation de 200 étudiants supplémentaires permettrait à la région d'avoir 2 000 médecins de plus en dix ans, ce qui correspondrait à peu près au déficit de praticiens actuellement constaté dans la région, qui s'élèverait à 2 355 médecins. « On a calculé ce chiffre en comparant à la démographie médicale de l'Île-de-France, telle que l'expose le dernier rapport de l'ONDPS (Observatoire national de la démographie des professions de santé) », explique le Dr Bathellier.

Or cette demande risque d'être difficile à satisfaire. En effet, elle reviendrait à porter à 500 le nombre d'étudiants en 2e année de médecine à Tours, contre 300 actuellement à former par an. Depuis la fin du numerus clausus en faveur du numerus apertus, le nombre d'étudiants formés dans chaque région est fixé par arrêté ministériel en tenant compte des capacités de formation des facultés de médecine ainsi que les offres de stages dans les hôpitaux et les cabinets libéraux.

C'est le cas pour le Centre-Val de Loire. Cité par France Bleu, le Pr Patrice Diot, doyen de la faculté de médecine de Tours et président de la Conférence des doyens déclare qu'« on ne peut pas augmenter du jour au lendemain les places d'externes et d'internes, même si on y travaille avec l'agence régionale de santé ».

 


Source : lequotidiendumedecin.fr