C’est un des nombreux dossiers qui figure à l’agenda social d’Emmanuel Macron à partir de la rentrée. Mais pas le moindre. À côté des retraites, de la pauvreté, du chômage, ou de la dépendance, la réforme de la santé annoncée pour bientôt est peut-être le chantier émotionnellement et techniquement le plus risqué pour le gouvernement. La ministre de la Santé semble en être consciente, qui se désolait ces dernières semaines de devoir intervenir si tard, sur un secteur si peu investi, selon elle, par ses prédécesseurs… Pour déminer le terrain, de nombreux rapports ont été commandés, les derniers étant sur le point d’être révélés sur la pertinence des soins, le financement ou l’organisation territoriale.
À ce stade, trois questions demeurent dont dépendront le succès de la réforme. À commencer par son périmètre qui pourrait être plus vaste que jamais envisagé : « transformation en profondeur » de l’organisation des soins, promet Emmanuel Macron, « réforme globale, cohérente et méthodique », jure Edouard Philippe, « particulièrement ambitieuse », insiste Agnès Buzyn… Autant dire que le secteur hospitalier ne devrait pas être pas le seul concerné. Et c'est une bonne chose: la redéfinition du lien ville-hôpital étant au coeur de toutes les problématiques du moment.
Pour l’exécutif, le bon timing est également central. Le gouvernement a déjà repoussé trois fois le calendrier pour être fin prêt. Et si - pour des raisons de cohérence budgétaire- l’annonce devrait être concomitante de celle du prochain PLFFS, il est probable que la réforme se déclinera ensuite, au moins sur la durée du quinquennat… Reste aussi à donner la parole aux acteurs de santé. La concertation pourrait commencer bientôt avec vos représentants. Elle ne doit surtout pas être escamotée. Car, l'histoire récente est là pour le rappeler : il n’y a pas de réforme qui vaille sans l'assentiment des soignants.
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