Le Quotidien : Quel bilan tirez-vous de ces dix ans d’actions ?
Dr Régis Mouries : C’est une belle réussite ! Il aura fallu dix ans à l’AAPML pour être connue, mais globalement, l’association est pérenne. L’année dernière, elle a été reconnue d’intérêt général par l’administration. D’Île-de-France, l’AAPML s’est développée à l’échelle nationale et maintenant elle s’ouvre à d’autres professionnels de santé. Nous avons en effet mené une enquête auprès d’infirmiers et de kinésithérapeutes. Les résultats montrent que 60 % de ces professionnels de santé sont victimes d’un mal-être ou d’un burn-out. Nous n’avons pas encore un an de travail avec eux mais j’espère pouvoir ouvrir l’association aux URPS des infirmiers et des kinés dans d’autres régions. J’ai d’ailleurs déjà eu une demande du Languedoc-Roussillon.
Quelles sont les principales causes de souffrance des médecins libéraux ?
Nous avons reçu plus de 1 500 appels en 10 ans, en montant progressivement en charge. Les motifs des appels sont en premier lieu liés à la surcharge de travail avec des médecins qui ne peuvent plus suivre ou sont victimes de burn-out. En deuxième lieu viennent les causes familiales et enfin les problèmes d’ordre financier. 30 % des médecins qui appellent sont redirigés et pris en charge par un psychiatre du SAMU de France ou par une structure dédiée. Nous avons d’ailleurs un maillage territorial important car l’association s’est étendue en France.
Vous venez de créer un diplôme interuniversitaire « Soigner les soignants ». Qu’en attendez-vous ?
Le médecin est quelqu’un de particulier, il soigne les autres à longueur de journée mais personne ne le soigne. Nous avons donc créé un diplôme interuniversitaire (à Paris-Diderot et Toulouse-Rangueuil) pour former des médecins à soigner d’autres médecins. Cela n’a jamais été fait.
Un service de consultation, en partenariat avec le conseil national de l’Ordre des médecins, est assuré par des médecins du travail. Ce type de service existe déjà en région parisienne mais ces praticiens ne sont pas formés à la prise en charge des maux de leurs pairs. Avec ce diplôme interuniversitaire, nous soignerons spécifiquement la profession.
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