Un nouveau service d'urgences va mettre la clé sous la porte faute de médecins urgentistes pour le faire tourner. L'hôpital de Thann, en Alsace, va fermer ses urgences à compter du 7 novembre et ce pour une durée estimée de six mois.
« En raison de difficultés liées à la pénurie de personnel médical et dans l’impossibilité de trouver des solutions immédiates permettant de garantir une couverture médicale conforme à la réglementation, le groupe hospitalier de la région de Mulhouse et Sud Alsace ne peut plus assurer le fonctionnement des urgences du site de Thann », a affirmé l'agence régionale de santé (ARS) Grand Est.
La presse locale évoque également le départ massif de médecins urgentistes refusant la récente réduction du nombre de postes de garde comme l'une des causes de la fermeture du site.
Dernier avatar d'une situation de crise récurrente dans les 690 services d'urgence de France, Thann est une petite ville de 8 000 habitants située dans le Haut-Rhin, à 30 minutes en voiture de Mulhouse. L’hôpital fonctionne avec cinq médecins urgentistes représentant 4,5 temps plein. Contrairement à l'ensemble des services d'urgences dont l'activité augmente inexorablement de 4 % par an, le site de Thann a enregistré en 2015 un recul de 3,5 % du nombre de passages aux urgences, établis à 15 000 (43 passages en moyenne par 24 heures), selon l'ARS. Entre minuit et 8 heures, le service accueille trois patients par nuit en moyenne. La moitié des gardes sont couvertes par des intérimaires, indique encore l'agence.
Des urgences allégées avec des médecins généralistes ?
Désormais, les urgences vitales sont orientées vers les centres de référence – pour l'essentiel vers Mulhouse. Une infirmière et une aide-soignante vont assurer le tout-venant à Thann. Et après ? Quel avenir pour les urgences du petit hôpital ? Un centre de consultations non programmées est à l'étude à l'ARS. Déjà mis en place dans la Manche, à Valognes et Aunay-sur-Odon, cette structure d'urgences aux horaires réduits (fermeture soirs et week-end) est tenue par des médecins généralistes et non par des urgentistes.
Certes, l'ARS n'écarte pas un maintien des urgences (avec médecins urgentistes) uniquement en journée. Encore faut-il que des professionnels manifestent leur intérêt. Dernière option : mettre en place « une polyclinique accueillant des consultations [de spécialistes, NDLR] non programmées en journée, sans exigence de couverture par un urgentiste ».
Afin de trouver une solution qui « réponde aux besoins de la population du territoire concerné, dans le respect des critères de qualité et de sécurité de la prise en charge que cela implique », l'ARS va constituer un groupe de travail composé d'acteurs locaux (hôpital, élus, médecins libéraux, etc.) pour plancher sur le sujet.
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