La veille, plusieurs élus locaux avaient dénoncé l'« affront » que représentait pour eux cette décision et s'inquiétaient des conséquences économiques qu'elles pouvaient avoir pour la cité phocéenne. Le premier adjoint à la mairie de Marseille Benoît Payan (PS) a même réclamé un délai de dix jours avant l'application de ces mesures. Le président de région et médecin Renaud Muselier (LR) a également annoncé vouloir « déposer un recours en référé liberté dès demain contre l'arrêté préfectoral ».

Trois semaines difficiles

« La situation reste et demeure inquiétante à Marseille. Quoi qu'il arrive, le nombre d'hospitalisations et de réanimations va augmenter pendant les deux prochaines semaines », a déclaré Olivier Véran. « Un lit sur deux n'est pas disponible pour d'autres malades. On ne veut pas prendre le risque que les Marseillais ne puissent pas avoir droit à des prestations médicales urgentes », justifie-t-il.

Un constat confirmé par le Pr Lionel Velly, anesthésiste-réanimateur à la Timone. « On ne voit pas d'amélioration en réanimation, on a 30 patients par semaine », a-t-il expliqué. Le PU-PH fait état de « moins de 5 % » de lits de réanimation disponibles pour les patients non Covid. « Il va y avoir une situation difficile jusqu’à la première semaine d’octobre. Il y a encore 3 semaines difficiles à vivre devant nous », a pour sa part prévenu le Pr Arnaud Fontanet, épidémiologiste et membre du Conseil scientifique.

« Ma seule inquiétude, c'est de sauver des vies », a poursuivi le ministre avant d'adresser un message rassurant aux commerçants marseillais : « Nous allons soutenir les bars et restaurants comme pour la période du confinement, personne ne restera sur le bord du chemin. »