L’époque et le contexte sont à l’évidence propices à un vaste exercice d’introspection collective, quitte à donner dans l’autoflagellation, une discipline dans laquelle la France excelle. Il y a 80 ans, la France de 1940 se réveillait avec la gueule de bois. L’ennemi était attendu le long de la ligne Maginot. Et on sait combien le pays paya son absence d’anticipation quant à la mobilité et à la puissance de l’adversaire… Macron – qui aime l’Histoire et les commémorations — a rendu hommage au printemps à cette armée-là, celle de la défaite.
Toute ressemblance avec les événements sanitaires actuels serait bien sûr fortuite… On rappellera pourtant que le chef de l’État, en guise de mobilisation, a cru bon de lancer un vigoureux « Nous sommes en guerre » dès les premières semaines de l’épidémie. Pour les Français, cela sonnait le début des privations. Pour les acteurs de santé, cela valait ordre de requisition. Les « stars » de la profession, et surtout les praticiens de terrain ont en effet dû travailler avec les moyens du bord, pendant de longues semaines, sans masques en suffisante quantité, sans tests et sans réels moyens thérapeutiques. On glosera encore longtemps sur l’impréparation de notre pays face à une telle épidémie. Les récentes auditions du Sénat ont ouvert ce débat, les élus montrant du doigt ceux qui nous gouvernent, même si les négligences sont imputables tant à l’équipe actuelle qu’à celles qui l’ont précédée.
Mais l'essentiel est ailleurs. Alors que la seconde vague du Covid s’abat sur notre pays, la vraie question est évidemment de savoir si tout est mis en œuvre ici et maintenant pour venir à bout de l’épidémie. Au-delà, la capacité de la France à relever demain de nouveaux défis sanitaires interroge. Et de ce point de vue là, qu’il s’agisse de risques infectieux, chimique, nucléaire ou terroriste, il est peut-être temps d’organiser la tournée des popotes.
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