LE NOUVEAU CENTRE DE SANTÉ municipal de Gennevilliers inauguré il y a 5 mois est l’une des structures exemplaires, aux yeux du gouvernement, pour lutter contre inégalités sociales de santé dans les quartiers difficiles.
Reconstruit à deux pas de l’ancien dispensaire qui datait de 1936, pour un coût de 12 millions d’euros, il dispose de plusieurs clefs pour améliorer l’accès aux soins des plus démunis : tiers payant intégral, horaires tardifs, participation à la permanence des soins jusqu’à minuit, spécialistes en secteur 1, plateau technique ultramoderne, télémédecine... Une nécessité à Gennevilliers qui est, selon son maire communiste Jacques Bourgoin, la 15e ville la plus pauvre pour les ressources des citoyens.
Le centre de santé, dirigé par le Dr Alain Tyrode-Morelli, cultive une tradition de réseau avec les associations historiques de la ville et des communes environnantes, qui œuvrent en faveur de la prévention, de la santé des femmes et des enfants, de l’insertion ou encore de la santé mentale. Il a noué également des conventions avec les hôpitaux de l’Assistance publique-Hôpitaux de Paris.
Faire tomber les cloisons.
En déplacement vendredi dernier dans ce centre, la ministre de la Santé Marisol Touraine, accompagnée du ministre délégué chargé de la ville François Lamy, a longuement écouté les acteurs sociaux et sanitaires.
Elle a salué l’engagement de toutes « les personnalités d’horizons professionnels différents ». « À Gennevilliers, on voit la réalisation concrète de ce qu’on peut généraliser pour répondre aux enjeux d’accès aux soins. Avec de la volonté, du rassemblement, lorsque les cloisons tombent, on peut inventer des politiques sociales qui répondent aux besoins » s’est-elle enthousiasmée à l’issue d’une table ronde.
La ministre a retrouvé dans cette expérience les axes prioritaires du plan pluriannuel contre la pauvreté : lutte contre le non recours aux soins, territorialisation des politiques familiales, prévention, combat contre isolement des personnes âgées et, bien sûr, offre de soins de premier recours.
La convention triennale d’objectifs pour les quartiers populaires signée entre ces deux ministères devrait servir de cadre de contractualisation pour soutenir des initiatives locales. Jean-Marc Ayrault avait appelé en décembre l’ensemble du gouvernement à travailler avec François Lamy pour sortir les banlieues populaires de leur « situation intolérable » en signant ce type de convention.
Elle décline une batterie d’objectifs et d’indicateurs pour aider les acteurs locaux à établir des diagnostics et définir des actions. Les Agences régionales de santé (ARS) seront associées à la préparation et au pilotage des contrats de ville 2014-2020. « Ce n’est pas une politique spéciale pour ces quartiers mais des priorités qui doivent être déclinées selon les spécificités locales » a nuancé Marisol Touraine.
Après deux burn-out, une chirurgienne décide de retourner la situation
La méthode de la Mutualité pour stopper 2,4 milliards d’euros de fraude sociale
Yannick Neuder lance un plan de lutte contre la désinformation en santé
À la mémoire de notre consœur et amie