Les groupes de travail préparatoires à la future conférence nationale de santé ont commencé à Paris cette semaine. Deux réunions ont déjà eu lieu, mardi et mercredi, sur les thématiques de la formation et de l’évolution des métiers. Une troisième est programmée ce vendredi sur les parcours professionnels et les modes d’exercice.
Anne-Marie Brocas et le Pr Lionel Collet, chargés de piloter la préparation de cette conférence nationale ont annoncé leur méthode de travail à la cinquantaine de personnes présentes à ces rendez-vous.
Aux côtés des représentants des médecins, étudiants, internes, et chefs figurent des kinésithérapeutes, infirmiers, pharmaciens, sages-femmes mais aussi des patients. Avec un si large auditoire, les deux premières réunions (dans un grand amphithéâtre et une petite salle) se sont déroulées dans des conditions jugées assez peu propices à des débats constructifs, de l’aveu de plusieurs participants. « On a l’impression que c’est improvisé, que c’est préparé à l’arrache », nous confie un interlocuteur critique.
Hormis en août, une réunion est programmée tous les mois jusqu’à la grand-messe de janvier prochain avec un point d’étape spécifique en octobre.
Remontés contre le projet de loi de santé, et plus particulièrement la généralisation du tiers payant, la grande majorité des syndicats représentatifs de médecins libéraux (CSMF, SML, FMF et le BLOC) ont décidé de boycotter ces réunions préparatoires.
À reculons
Les autres organisations de médecins qui participent à cette concertation sont aujourd’hui circonspects sur la tournure de ces groupes de travail. « Les deux premières réunions n’ont pas permis d’entrer véritablement dans le sujet, estime Trystan Bacon, président de l’Intersyndicale nationale autonome représentative des internes de médecine générale (ISNAR-IMG). Il est trop tôt pour juger de l’intention politique mais nous émettons des doutes sur le calendrier et beaucoup craignent que rien ne sorte de ce rendez-vous. » Le syndicat participera à ces travaux pour défendre la réforme du 3e cycle et l’importance de la formation en ambulatoire, mais pour l’ISNAR la conférence de santé ne doit pas éclipser la loi de santé ni les problématiques de terrain des internes.
Le patron de REAGJIR (jeunes généralistes installés et remplaçants), le Dr Jacques-Olivier Dauberton, reste également sur sa faim. « Nous sommes dans le doute et attendons d’entrer dans le concret, explique-t-il. Nous n’avons aucune garantie sur ce que cela va donner ».
Le Dr Marie-Hélène Certain, vice-présidente de MG France, est désabusée après avoir assisté à la première réunion. « Après les rapports Hubert et Legmann, après le rapport Cordier et tout récemment les rapports Druais et Decalf, on nous réunit pour remettre une énième fois l’ouvrage sur le métier. Tout ça, on le sait, on l’a déjà dit et écrit, s’exclame-t-elle. J’ai eu l’impression de perdre mon temps. Ces groupes de travail, on y va vraiment à reculons. »
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