C'est dans une ambiance de meeting de campagne que Marisol Touraine a suscité l'enthousiasme de quelque 500 militants socialistes réunis ce lundi à la faculté de médecine de Paris Descartes pour la première réunion de « Hé oh la gauche », mouvement de soutien à la candidature de François Hollande à l'élection présidentielle de 2017.
Proche du locataire de l'Élysée, le ministre de l'Agriculture et porte-parole du gouvernement Stéphane le Foll était à l'origine de cette initiative, à l'objectif double : vanter le bilan social de François Hollande et remettre le traditionnel clivage gauche-droite au goût du jour.
Encadrées du radical Jean-Michel Baylet (Aménagement du territoire) et de l'écologiste Emmanuelle Cosse (Logement), Marisol Touraine et Najat Vallaud-Belkacem (Éducation) ont joué pendant plus d'une heure aux bonnes élèves du gouvernement, en présence d'une dizaine de ministres spectateurs appelés en renfort.
Compte pénibilité, complémentaire santé et tiers payant pour tous
Marisol Touraine porte à son actif une série de réformes sociales à forte valeur symbolique. Son bilan a été présenté lundi soir aux militants comme la preuve irréfutable de la ligne politique « de gauche » du gouvernement. N'en déplaise aux députés socialistes « frondeurs », absents du meeting au même titre qu'Emmanuel Macron (Économie) et du Premier ministre Manuel Valls.
Dans une mise en scène laissant peu de place à l'improvisation – et encore moins au débat –, la ministre de la Santé a entamé son plaidoyer par une présentation succincte de la réforme des retraites de 2013. Sa mesure phare, le compte pénibilité, a bénéficié à 500 000 personnes en 2015, a-t-elle assuré. Enchaînant sur la prime d'activité, versée à 3,8 millions de Français depuis février, Marisol Touraine a déclenché une première salve d'applaudissements, suivie d'une deuxième à l'évocation de la généralisation de la complémentaire santé.
« Et quand les Français auront le tiers payant généralisé, ils verront encore plus la différence, en particulier ceux qui ont des difficultés à avancer les frais pour se soigner », a-t-elle ajouté.
Rejetant le « Hollande bashing », la ministre n'en a pas moins mitraillé l'opposition devant des militants conquis : « Non, nous ne voulons pas l'assistanat, oui, nous revendiquons l'accompagnement aux soins ! Quand la droite veut diminuer les remboursements de la Sécurité sociale, nous les augmentons et supprimons les franchises […] Relevons la tête ! Soyons fiers ! »
Bon bilan de la Santé
La réforme du système de santé dans son ensemble a été son second angle d'attaque pour défendre le bilan du gouvernement et mettre la droite « face à ces contradictions ». On lui reproche les 10 milliards d'euros de « trou » de la Sécu ? « La droite nous a laissé un déficit de 22 milliards d'euros ». On l'accuse de vouloir fermer les petits hôpitaux ? « J'assume leur maintien. »
Concernant la médecine libérale et la lutte contre la désertification médicale, Marisol Touraine s'en est donné à cœur joie : « Il existait 150 maisons de santé pluridisciplinaires en 2012 marchant cahin-caha. Nous allons vers la millième. » La création de près de 2 000 bourses à l'installation de médecins en zone fragile (contrats de service public) sera également vantée.
Sur l'accès aux soins d'urgences, promesse de campagne du candidat Hollande, la ministre a été (un peu) plus prudente. Un demi-million de Français sont encore localisés à plus de 30 minutes d’un service d'urgences, reconnait-elle. « C'est 500 000 de trop mais deux millions de moins qu'en 2012 », a dit Marisol Touraine sous les vivats. Sa variante de la célèbre anaphore hollandaise « Moi président » en guise de conclusion (« Avec lui président ») a une nouvelle fois soulevé les foules, au point d'obtenir une standing ovation.
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