Entre les médecins et les Français, le baromètre est au beau fixe. À vrai dire, la cote des premiers a toujours été constante et plutôt élevée dans l'opinion. Mais la crise du coronavirus a, à l'évidence, renforcé les liens qui unissent depuis longtemps le grand public à ses soignants. Si l'on excepte quelques attitudes discriminatoires et minoritaires, observées au plus fort du confinement, l'image de la profession est ressortie incontestablement grandie de cette épreuve, alors même - c'est un paradoxe — que les disciples d'Hippocrate se sont trouvés fort démunis pour traiter, pour soulager et pour guérir.
Cette bonne image est un atout pour le corps médical. Même si nul n'ignore que l'opinion sait aussi se montrer versatile, même vis-à-vis de ceux qui la protègent. Le parallèle serait ici tentant avec les policiers qu'on a vus portés aux nues en 2015 après les attentats et traînés plus bas que terre l'an passé lors du mouvement des gilets jaunes. On ne poussera pas plus loin la comparaison compte tenu des différences - de finalité, d'essence et d'éthique - entre les deux corporations. Relevons néanmoins qu'il n'y a pas si longtemps, des manifestations de Doc bashing ont déjà été observées çà et là sur la Toile et les réseaux sociaux. Ça ne représente pas une tendance générale. Mais c'est un signe qui montre qu'après tout, d'aucuns pourraient bien abhorrer demain ceux qu'ils adorent aujourd'hui.
On peut d'ailleurs se demander si certains n'en font pas un peu trop sur l'encensoir. L'un propose de panthéoniser le premier médecin mort au combat. L'autre suggère de permettre des dons de congés en direction des soignants… Vox populi, vox dei ? Faudrait-il donc « canoniser » les médecins ? Pour l'heure, ces derniers gardent la tête froide : plutôt que de prendre les louanges qu'on leur sert pour argent comptant, la plupart espèrent surtout obtenir des gages concrets de reconnaissance au moment où se déroule le Ségur de la santé.
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