Près d'un mois après son lancement, le Ségur de la santé ne convainc pas la Fédération hospitalière de France (FHF). « Malgré l'ambition et le volontarisme affichés par le président de la République et le Premier ministre, le Ségur reste une déception pour l'instant », a mis en garde son président Frédéric Valletoux lors d'une visioconférence de presse ce mercredi 17 juin.
« Ce n'est pas suffisant pour le moment », a sermonné le patron de la FHF qui attend « un grand rendez-vous » à l'issue de cette concertation lancée le 25 mai et censée aboutir mi-juillet. Paradoxalement, il reproche notamment aux débats d'être « totalement hospitalocentrés » et de négliger la médecine de ville et le secteurs social et médico-social. « Si l'on veut résoudre la crise, il faut regarder le sujet dans son ensemble », prêche Frédéric Valletoux.
Brouhaha général
Comme de nombreux syndicats de soignants inclus dans les négociations, le maire de Fontainebleau se montre très critique au sujet de la méthode. « On nous propose des groupes de parole alors qu'il faudrait des groupes de travail, cela donne l'impression d'un brouhaha général », a taclé le responsable.
Troisième motif de déception, Frédéric Valletoux reproche aux organisateurs l'imprécision des réflexions. « Il n'y a aucune donnée chiffrée sur la table », peste-t-il. L'édile ronge son frein : « Le Ségur devait être un acte politique fort et historique, on n'y est pas. »
Fin du COPERMO et de l'ONDAM
À défaut d'y voir clair sur les intentions du gouvernement, la FHF a (re)détaillé les six piliers qui structurent le « new deal pour la santé » qu'elle réclame. « Nous sommes pessimistes mais nous voulons y croire », a déclaré la déléguée générale Zaynab Riet.
Ce plan consiste en premier lieu à réformer le fonctionnement des agences régionales de santé (ARS). « Il faut développer la délégation territoriale et donner plus de réactivité et de souplesse au système », explique la numéro deux de la fédération. Elle appelle aussi de ses vœux un « choc de simplification » en réduisant les normes au profit d'indicateurs et en simplifiant les procédures d'autorisation.
Une réforme profonde du financement des établissements est jugée indispensable. La FHF recommande de remplacer l'ONDAM (objectif national de dépenses d'assurance-maladie) par un « budget en adéquation avec les coûts engagés par les hôpitaux publics », de supprimer le COPERMO (comité interministériel de la performance et de la modernisation de l'offre de soins hospitaliers) et de rehausser significativement le budget dédié à la psychiatrie publique.
Salaires : fusion des premiers échelons
Troisième axe : la FHF exhorte le gouvernement à revaloriser en urgence les carrières. Elle propose de consacrer à ce volet ressources humaines entre 6 et 7 milliards d'euros par an. « Il faut aller très vite », presse la déléguée générale qui propose la fusion des premiers échelons pour les « plus bas salaires ». Cela représente environ 240 euros brut mensuels pour une aide-soignante, 250 euros pour une infirmière et 200 euros pour une IBODE ou une IADE, indique la FHF.
Le passage « de cent primes différentes à trois » – une pour l'engagement de service public, une d'intéressement collectif et une pour les responsabilités managériales – est également préconisé pour réussir ce « choc d'attractivité ».
La FHF réclame aussi 2 milliards d'euros supplémentaires pour hisser l'investissement au niveau plancher de 7 % par an du budget des hôpitaux (la moitié de cette somme étant assurée par la reprise partielle de dette, l'autre par des subventions publiques et prêts à taux bonifiés via par exemple un livret H pour l'hôpital).
La fédération appelle à nouveau de ses vœux la mise en place d'une véritable politique pour le grand âge et l'autonomie prévoyant notament l'augmentation des effectifs de 25 % en cinq ans. Au total (en incluant le médico-social), le plan imaginé par la FHF coûterait environ environ 12 milliards d'euros.
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