Un an après le premier confinement, le bilan est assez désespérant. La pandémie paraît s’enkyster dans la société. Et dans la course entre les vaccins et les variants, les seconds semblent, pour l’instant, avoir pris l’avantage. Apparemment, cela n’affecte pas trop le moral des scientifiques qui sont plusieurs à prédire une immunité collective pour l’été. Et de leur côté, les médecins généralistes, en première ligne pour les injections, ont l’air pleinement mobilisés pour protéger leurs patients, si l’on en croit un récent coup de sonde lancé par le Collège de la médecine générale.
Mais, en cette fin mars 2021, les nouvelles sur le front épidémiologique ne sont pas le seul motif de perplexité. Car les errements et les divisions de la classe politique compliquent la stratégie. À mesure que les échéances électorales s’approchent (régionales mais aussi présidentielle), le bel unanimisme qui régnait au début de la crise sanitaire semble de plus en plus se lézarder, au point que la bataille contre le Covid est aujourd’hui devenue le principal angle d’attaque de l’opposition. Le récent tour de vis de la semaine dernière a été accueilli par un tollé de l’extrême droite à la gauche. Droit à la critique légitime après 12 mois d’état d’urgence, mais cacophonie bien embêtante tout de même, car n’en doutons pas, elle fera le lit de la démagogie et du complotisme, qui n’ont que trop accompagné la crise sanitaire.
Il faut dire que ces derniers temps, le chef de l’État donne un peu l’impression de tendre des verges pour se faire fouetter. Pourquoi a-t-il tant attendu pour annoncer un reconfinement que les experts réclamaient dès la fin janvier ? Et comment son gouvernement est-il arrivé à ces « mesures de freinage supplémentaires » qui définissent un cadre à peu près illisible par la population ? Enfin, c’est au nom du principe de précaution que les autorités françaises se sont précipitées – après d’autres –pour suspendre le vaccin AstraZeneca avant de le réautoriser quelques jours plus tard, au risque de provoquer dans l’opinion une vague d’inquiétude. Il n’est pas dit que l’avis circonstancié de la HAS — excluant les moins de 55 ans de la cible — et la vaccination en public du Premier ministre suffiront à restaurer la confiance.
Dans ce contexte, la position d’Olivier Véran est inconfortable. À l’évidence, le conseil scientifique est de moins en moins suivi par l’exécutif. Et pour le ministre médecin, depuis le début surexposé sur ce dossier, pas facile de naviguer entre ses confrères et ses collègues du gouvernement.
Exergue : Le bel unanimisme qui régnait au début de la crise sanitaire semble de plus en plus se lézarder
Transition de genre : la Cpam du Bas-Rhin devant la justice
Plus de 3 700 décès en France liés à la chaleur en 2024, un bilan moins lourd que les deux étés précédents
Affaire Le Scouarnec : l'Ordre des médecins accusé une fois de plus de corporatisme
Procès Le Scouarnec : la Ciivise appelle à mettre fin aux « silences » qui permettent les crimes