Installation, maternité : quand la situation se complique

Publié le 27/11/2017
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Une quinzaine de médecins ont soutenu leur mémoire à Paris dans le cadre du diplôme inter-universitaire (DIU) soigner les soignants. « Le Quotidien » a assisté à deux soutenances.

Le Dr Corinne Milleret, généraliste dans les Pyrénées-Orientales, a travaillé sur l'échec des installations en libéral. Elle cite le cas de deux praticiens installés depuis dix ans à la recherche d'un confrère. Après avoir trouvé la perle rare, une remplaçante expérimentée, ils signent un contrat de collaboration libérale. « Toutefois, le manque d'investissement du médecin apparaît, seuls les aspects financiers et le repos l'intéressent, résume-t-elle. Les problèmes arrivent avec la menace de dépôt de bilan. Un commissaire aux comptes a entériné la séparation ». L'échec aurait pu être évité si les demandes de chacun avaient été mieux prises en compte dès le départ et la répartition des charges clarifiée. Elle propose que les contrats types soient mieux définis et qu'une commission d'entraide à l'installation à l'Ordre soit mise sur pied pour guider les confrères.  

Autre source majeure de difficultés, le congé maternité des femmes médecins libérales. La soutenance du Dr Marie-Bénédicte Cardozo Durier, généraliste dans l'Oise, en dit long. Elle a réalisé une enquête auprès d'une cinquantaine de femmes ayant eu au moins deux enfants (27 médecins et 24 non-médecins). « Par rapport au groupe témoin, les femmes médecins ont le même risque de grossesse pathologique, un congé postnatal plus court, manifestent un retour au travail plus précoce et reconnaissent que leur exercice est un frein au désir de grossesse, analyse-t-elle. La maternité représente chez la femme médecin une anticipation, une perte d'opportunité professionnelle »

S.M.

Source : Le Quotidien du médecin: 9622