L'aide médicale d'État (AME), l'un des sujets dont le gouvernement s'est dit prêt à discuter avec le groupe LR dans le cadre du futur projet de loi Immigration, présente des « enjeux de santé publique », a mis en garde ce dimanche 28 mai le ministre de la Santé François Braun, interrogé lors de l'émission Grand jury (RTL/LCI/Le Figaro).
De son côté, dans une interview au « Parisien », le ministre de l'Intérieur, Gérald Darmanin, a annoncé être ouvert aux discussions sur les modalités de cette aide qui couvre à 100 % les frais médicaux et hospitaliers des étrangers présents en France depuis au moins trois mois, et que LR veut limiter à une aide médicale d'urgence.
Le ministre de la Santé a rappelé que l'AME représentait « 0,5 %, même un peu moins, de l'ensemble du budget de la Sécurité sociale », et souligné qu'elle présentait des enjeux « extrêmement forts (...) de santé publique ».
Quant à la réduire à une aide médicale d'urgence, « ça veut dire quoi l'urgence, ça veut dire combien de temps ? Est-ce qu'on va soigner un diabète qui est déséquilibré et qu'on va laisser se déséquilibrer après ? », s'est-il interrogé.
S'il y a « un nouveau Covid qui arrive chez des gens qui pourraient bénéficier de l'aide médicale d'État, on ne va pas les traiter (...) et on va laisser la maladie se développer ? Il faut une vision globale de santé publique », a-t-il insisté.
Extension aux professions de santé du passeport talent
Il a en revanche jugé « anormal qu'il y ait des filières pour venir faire (en France) des soins qui peuvent être faits dans le pays d'origine de ces patients ». « Donc un équilibre est à trouver », a-t-il estimé.
Toujours concernant la future loi Immigration, le ministre indique par ailleurs avoir travaillé avec Gérald Darmanin sur l'extension aux professions de santé du « passeport talent », jusque-là réservé aux chercheurs étrangers ayant un contrat avec une unité de recherche en France. « Je souhaite l'étendre dans un premier temps aux métiers (comme) les médecins, les chirurgiens-dentistes, les pharmaciens, les sages-femmes parce que c'est là que nous avons le manque le plus criant de professionnels », a-t-il expliqué.
La condition serait un contrat avec un établissement de santé, qui leur permettrait de venir en France et leur donnerait « 13 mois pour leur laisser le temps de passer l'examen de validation des connaissances ». La réussite à cet examen donnerait un titre de séjour de quatre ans qui leur permettrait de faire venir leurs familles, a développé le ministre.
Décès de Roland Mehl, fondateur du prix Galien
Fraude à la Sécu : un couple de médecins accusé d’avoir détourné un million d’euros
Des personnalités demandent l'entrée au Panthéon de la psychiatre et résistante Adélaïde Hautval
Sur les réseaux sociaux, le retour en force du culte de la maigreur fait des ravages